Luigi Di Maio et Matteo Salvini, les deux chefs de file du gouvernement populiste italien ont publiquement apporté, ce lundi, leur soutien aux “gilets jaunes”. Si le premier propose d’apporter des outils techniques au mouvement, le second fustige clairement Emmanuel Macron. Les deux se réjouissent d’une “nouvelle Europe” en train de naître avec en ligne de mire, les prochaines élections européennes.
“Gilets jaunes, n'abandonnez pas!”. C'est le message clair qui a été lancé ce lundi de l’autre côté des Alpes par Luigi Di Maio, vice-Premier ministre du gouvernement italien. Sur le blog de son parti politique du Mouvement 5 Étoiles (M5S), il exprime son soutien au mouvement et s’en prend directement au gouvernement français.
In Francia, come in Italia, la politica è diventata sorda alle esigenze dei cittadini, tenuti fuori dalle decisioni più importanti che riguardano il popolo. Il grido che si alza forte dalle piazze francesi è uno: “fateci partecipare!”. https://t.co/cBJvUwEk5s
— Luigi Di Maio (@luigidimaio) 7 janvier 2019
"En France comme en Italie, la politique est devenue sourde aux besoins des citoyens, tenus à l'écart des décisions les plus importantes concernant le peuple. Le cri qui monte fort des places françaises est un: "participons!", exprime-t-il dans un tweet.
Le ministre du Travail garde un œil avisé sur l’évolution des manifestations en France : “Depuis l'Italie, nous suivons votre bataille depuis le jour de votre première apparition en colorant en jaune les rues de Paris et d'autres villes françaises.” Pour lui, le gouvernement d’Emmanuel Macron n’est “pas à la hauteur des attentes et certaines politiques menées sont même préjudiciables non seulement aux citoyens français mais aussi à l'Europe”.
Salvini appelle Emmanuel Macron à la démission
Lui aussi suit de près les “gilets jaunes”. Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur et chef de la Ligue voit d’un bon œil des manifestations qui mettent en difficulté le Président français qu’il considère comme son principal ennemi en Europe. S’il condamne les actes de violence, il dit “soutenir les citoyens honnêtes qui protestent contre un président gouvernant contre son peuple”. Ce dernier à même conseillé à Emmanuel Macron de quitter le pouvoir. "Plus vite il rentre chez lui, mieux ça vaut", a-t-il lancé au chef de l’État français lors d’une conférence de presse ce lundi.
Soutien et aide logistique aux “gilets jaunes”
Pour Di Maio, ministre du Travail, le parallèle entre son mouvement populiste arrivé au pouvoir en Italie et les “gilets jaunes” français est sans ambiguïtés : “Le Mouvement 5 Étoiles, moins de 4 ans après sa naissance, malgré les insultes et les ricanements, est entré au Parlement et après moins de 9 ans, nous sommes au pouvoir.” S’adressant directement aux manifestants français, il offre une aide logistique et déclare être “prêt à vous apporter le soutien dont vous avez besoin”. Il propose pour cela de mettre à leur disposition la plate-forme Rousseau, crée par le M5S “pour organiser les événements sur le territoire" et de mettre en place "un système de vote permettant de définir le programme électoral et de choisir les candidats à présenter aux élections”.
Élections européennes en ligne de mire
L’objectif pour les deux chefs de file du gouvernement italien sont les élections européennes. A cinq mois du scrutin, les mouvements populistes d’Europe s’organisent. “Une nouvelle Europe est en train de naître. Celui des gilets jaunes, celui des mouvements, celui de la démocratie directe. C'est une rude bataille que nous pouvons mener ensemble”, a lancé le chef du M5S, Luigi Di Maio. Les "gilets jaunes", un argument de campagne en plus pour Salvini et Di Maio.
Rédaction : Louis Rayssac avec Alban Mikoczy