La communauté sénégalaise de Florence manifeste depuis deux jours. Lundi matin, l'un de ses ressortissants, un vendeur ambulant de 54 ans, a été tué par balles en pleine rue.
La colère des Sénégalais de Florence ne faiblit pas. Depuis le meurtre de l'un d'entre eux,Idy Diene, 54 ans, lundi matin, ils manifestent contre le racisme. Dès lundi, une vingtaine de ressortissants sénégalais est venue protester sur le pont où a eu lieu le meurtre. « C’est le troisième Sénégalais tué à Florence, cela suffit », a déclaré l’un d’eux.
Dans la nuit de lundi à mardi, ils ont saccagé des poubelles, des vélos et du mobilier urbain. Mardi, plusieurs centaines de Sénégalais florentins ont organisé un nouveau sit-in sur le pont même où a été assassiné leur compatriote. Derrière leurs pancartes, il scandent : "Stop au racisme italien". Le Maire de Florence, Dario Nardella, bousculé par des manifestants, a dû être évacué.
Un Sénégalais tué "au hasard"
L'assassin présumé est un Italien de 65 ans, détenteur d'un permis de port d'armes. Il serait sorti de chez lui, en laissant une lettre à sa fille. Il expliquait avoir l'intention de mettre fin à ses jours. A la police, il dit qu'il aurait ensuite changé d'avis et décidé de tirer sur le premier venu. Son objectif : passer sa vie en prison et ne plus être un poids financier pour sa famille. Il dit avoir d'abord renoncé à tirer sur un couple avec des enfants qui passaient devant lui et avoir ensuite tiré "au hasard" sur le suivant : le vendeur ambulant.
De précédents meurtres racistes
Après la fusillade, la police a immédiatement déclaré qu'il ne s'agissait pas d'un meurtre à caractère raciste. Ce n'est pas l'avis de la communauté sénégalaise de Florence. «On a voulu minimiser le fascisme et maintenant il se retrouve au gouvernement. Matteo Salvini a répondu sa haine dans tout le pays. Un Blanc prend un pistolet et tue un Noir, et vous dites que ce n'est pas raciste ? C'est quoi alors ? », a déclaré aux médias locaux Pape Diaw, militant pour les droits des immigrés. Le meurtre d'Idy Diene intervient en effet au lendemain des élections en Italie. Matteo Salvini, leader de la Ligue, parti ouvertement raciste, est dorénavant en position de gouverner.
Ce meurtre fait d'autant plus d'écho à Florence que c'est dans cette même ville qu'en 2011, deux vendeurs ambulants sénégalais avaient été tués à Florence par un militant d’extrême droite. La communauté de la ville a le sentiment de revivre le même cauchemar.
Reportage d'un média local : https://youtu.be/khMc6rN8uOc