Dans la botte, les commerces de proximité continuent de résister face à la concurrence. Si 80% des français font leurs achats au supermarché, le nombre ne dépasse pas les 60% en Italie.
En Italie, comme au Portugal ou en Grèce, les petits commerces ont la dent dure face aux supermarchés. Une habitude de consommation qui peut désarçonner les touristes français, plus habitués aux grandes surfaces pour faire leurs courses.
Le quartier de Borgo Pio, à deux pas du Vatican, ne fait pas exception. Situé en plein centre-ville, ses petites boutiques lui donnent des allures de village.
Parmi les commerçants qui continuent de faire vivre ce quartier très fréquenté par les touristes, il y a Franca, vendeuse de fruits et légumes. La boutique appartient à sa famille depuis trois générations. Elle se souvient encore, "dans les années 50 on vendait en lires, et tout était emballé dans du papier journal".
Comme à l'époque, elle continue à préparer les légumes pour ses clientes. "Aujourd'hui la société a changé. Les femmes sont très occupées avec leur travail, les enfants,... Elles ne peuvent plus passer autant de temps en cuisine, alors ça les aide!"
Pour les habitués de ce primeur, pas question d'aller faire les courses en grande surface. "Ici vous pouvez bavarder, échanger quelques mots. Au supermarché tout est aseptisé. Tu prends, tu passes à la caisse et tu t'en vas!"
A quelque pas, il y a aussi la "tabaccheria", le buraliste, où rien ne semble avoir changé depuis le 19e siècle au point qu'une partie du magasin a été transformé en musée. Là encore, les clients adorent. "Nous nous réapproprions les vieilles boutiques, celles des artisans", raconte un client enchanté.
Incontournable du quartier, la boutique d'électricité d'Angelo continue également d'accueillir ses habitués depuis près de soixante ans. Sa fille l'a rejoint il y a trente ans, prête à reprendre le flambeau. La famille Mosca vend, installe et répare tout ce qui touche de près ou de loin à l'électricité. "Quand on vend un appareil à une personne âgée, on va l'installer chez elle, on lui explique, et si le jour d'après elle ne sait plus s'en servir, et bien on y retourne ! C'est ça la différence." Dans cette boutique à des années lumières des supermarchés, on teste encore les ampoules avant de les vendre. "Je viens ici parce que je leur fais confiance, je les connais depuis toujours", explique une cliente.
Un quartier de Rome à l'image de l'Italie toute entière, où les commerces de proximité résistent... mais nul ne sait pour combien de temps encore.