Quelques jours après la violente agression d'un bangladais à Rome, la découverte d'une véritable "école" de la violence organisée par le groupuscule d'extrême droite "Forza Nuova" témoignent de la vague xénophobe en Italie.
En début de semaine à Rome, un Bangladais a été victime d'une violente agression xénophobe. Après l'avoir insulté de « sale nègre », « retourne chez toi », il l'ont violemment frappé. Quatre jours après les faits, il est toujours à l’hôpital avec de graves fractures au visage. Un Egyptien a également été pris pour cible.
Dans ce contexte très tendu, le quotidien "la Repubblica" dévoile ce matin les pratiques d’une « école » du parti d’extrême droite, Forza Nuova.
Selon une enquête de la police, ce groupuscule néo-nazi vise à endoctriner les mineurs, allant jusqu’à les soustraire à l’autorité de leurs parents. Il ne doivent se fier qu’aux paroles de Forza Nuova.
Des leçons de passage à tabac pour entraîner les extrémistes
Cours pour apprendre à manier bâtons et couteaux, leçons de racisme pour les nouvelles recrues, rituels de punitions pour les mineurs qui transgresseraient les règles,... Les pratiques de l'école de "Forza Nuova" découvertes par la police font froid dans le dos. Une véritable école de la violence et de l'intolérance qui a mené à l'arrestation d'une dizaine de personnes pour incitation à la haine raciale et détention d'armes. Au sein de ce parti d'extrême droite, les agressions racistes contre des citoyens bangladais portent même un nom : "les banglatour". Au journal la Repubblica, le père d'un mineur enrôlé dans le mouvement qui participait aux "banglatour" raconte les séances de son fils chez un psychologue "car il a fallut lui faire suivre une cure spéciale pour gérer ses crises de colère et la haine qu'il a développé."
En Italie, les cas de violences contre les étrangers se multiplient. L'association Lunaria chargée notamment de recenser les cas de racisme a enregistré près de 6000 cas d'exactions à caractère xénophobe au cours des 10 dernières années. Dont 1500 depuis 2 ans.
Au delà de ces chiffres alarmants, l’association s’inquiète de la tendance actuelle : « ces derniers temps, au racisme quotidien s’ajoute un racisme violent, lâche et sans honte ».