Un touriste meurt à Florence blessé par un écroulement dans la Basilique Santa Croce

Un morceau de marbre de 10 kg s’est détaché à l’improviste d’une hauteur de 30 mètres. Il faisait partie d’un capital, un élément architectural au sommet d'une colonne dans une nef de la basilique. Un touriste espagnol âgé de 52 ans est décédé. L’homme a été touché à la tête par la pierre. Il est mort sous les yeux de sa femme qui se trouvait encore dans la basilique. La police, les pompiers et les secours ont tenté de réanimer l’homme sur place, en vain.

Résidus d’infiltrations d’eau ? Brusques changements de températures redoutables pour le marbre ? Fruit du hasard parfaitement imprévisible ? Un jour après l’accident, les journaux italiens se penchent sur les potentiels coupables.

Une « tragédie absurde », mais surtout « une sonnette d’alarme pour tous », met en garde Andrea Pessina, conservateur pour la ville de Florence, dans La Repubblica. D’autant plus que la Basilique Santa Croce de Florence, site parmi les plus visités d’Italie - près d’1 million de touristes le visitent chaque année - « est un des monuments les mieux entretenus de la ville et d’Italie ».
Au Messaggero, Marco Ciatti, conservateur lui aussi raconte « ce qui est arrivé est très étrange, le patrimoine italien a beaucoup souffert des tremblements de terre et inondations, une chose de ce genre, je l’attendais dans une zone sismique, pas ici. Les experts devront maintenant comprendre le pourquoi. Toutes les structures restantes seront vérifiées le plus rapidement possible. »

Des contrôles insuffisants ?

En juillet 2014, à 14 ans à peine, un adolescent succomba à ses blessures après avoir été touché par des morceaux de corniche écroulés du plafond de la Galerie Umberto à Naples. En juillet dernier, dans la cathédrale d’Acireale, une vaste portion de plâtre se détacha, blessant un enfant d’un an et un trentenaire.
L’accident survenu hier, dans un des monuments les plus contrôlés d’Italie, n’est pas le premier. Il pose question sur les risques d’écroulement du reste du patrimoine, souvent fragile et vulnérable. A peine une semaine avant le tragique accident, un contrôle avait été effectué dans cette zone de la basilique. Tout était en ordre. D’après les experts, les ressources pour opérer les vérifications sont toutefois « réduites à une peau de chagrin ». Exemple avec le Fec, le Fond pour les édifices de culte du Ministère de l’Intérieur, propriétaire de 700 églises dont la Basilique Santa Croce, mais aussi de Santa Maria Novella, de Santa Maria del Popolo à Rome ou encore l’abbaye de Monreale en Sicile. Les moyens à la disposition du Fec permettent d’assurer la manutention d’à peine 60% de ces joyaux, freinée par la lenteur de la bureaucratie et les faibles ressources économiques.

64 584 édifices de cultes catholiques, 282 aires archéologiques, 4158 musées, l’Italie, plus que n’importe quel autre pays au monde, est un musée à ciel ouvert. Prétendre que la totalité de ce patrimoine est à risque d’écroulements et affaissements reviendrait à diffuser une "fakenews", selon Il Corriere della Sera. La majorité des sites les plus reconnus peuvent compter sur un fort appui financier. Ce sont ses trésors qui restent dans l'ombre, loin des sentiers touristiques, qui sont aujourd'hui le plus exposé au risque d'écroulement.

 

Publié par Alban Mikoczy / Catégories : Non classé