Lufthansa et easyJet figurent parmi les sept compagnies aériennes ayant présenté des offres pour Alitalia lundi, mais le sauvetage du transporteur italien en difficulté est susceptible de se prolonger jusqu'à la fin de l'an prochain.
Sept enveloppes ont été mises sur la table avant l'échéance fixée à lundi pour soumettre des offres fermes à la compagnie italienne.
Sept propositions qui ne sont pas nécessairement des propositions de reprise de la totalité du groupe, soit les deux secteurs de l'aviation et du "handling". Le gouvernement qui a écarté l'hypothèse d'une renationalisation du groupe espère céder Alitalia d'un seul bloc. Il espère ainsi éviter un éclatement des activités de la compagnie.
Lufthansa et Easyjet : les principaux intéressés
Intéressés, certes, mais par une partie des actifs seulement. Si les termes d'un potentiel accord restent "secrets", une chose est sûre en revanche : c'est la partie "aviation", c'est à dire les pilotes, une partie des assistants de vol et les avions qui fait de l’œil aux deux compagnies. Tout le reste, les employés "à terre" principalement, risquent de se retrouver au chômage technique.
Le Corriere della Sera a rapporté lundi que Lufthansa avait proposé 500 millions d'euros pour reprendre des avions et des créneaux d'Alitalia, ainsi que le personnel navigant. Citant trois sources anonymes, le quotidien italien a précisé que le groupe allemand voulait également réduire de moitié les effectifs d'Alitalia, qui compte 12.000 salariés, et alléger le réseau des vols court et moyen-courriers.
La compagnie à bas coûts EasyJet s'est déclarée intéressée par "certains actifs d'une Alitalia restructurée", en précisant toutefois qu'il n'était pas certain qu'une transaction ait lieu.
Ryanair avait également manifesté un intérêt pour Alitalia à condition qu'elle soit profondément restructurée mais la compagnie irlandaise y a rapidement renoncé.
Nouvelle échéance pour les 7 candidats à la reprise
Les candidats ont jusqu'au 30 avril pour améliorer leurs offres, après quoi la meilleure d'entre elles sera soumise aux autorités.
Le processus devait être bouclé en novembre mais il a été prolongé la semaine dernière, ce qui éveille des doutes sur la probabilité qu'un accord puisse être signé rapidement, d'autant que l'Italie se prépare à des élections législatives en 2018.
Alitalia reste une "patate chaude" pour Rome et toute restructuration radicale du transporteur en vue de satisfaire un investisseur étranger aurait du mal à passer. Reste à voir également la détermination des candidats au rachat.
Alitalia, qui n'a pas souvent dégagé de profit dans ses 70 années d'existence, a été placée sous tutelle le 2 mai, sur décision du ministère des Transports, après une demande en ce sens des actionnaires à la suite du rejet par les salariés d'un plan de restructuration prévoyant 1.700 suppressions d'emploi. La compagnie a subi de plein fouet la concurrence des compagnies à bas coût et a accumulé les pertes depuis des années, et ce malgré l’entrée à son capital en 2014 de la compagnie émiratie Etihad.
(avec AFP)