L’Italie aujourd’hui : les pratiques sombres des salles d’accouchement

En Italie, une mère sur cinq, près de 70 000 femmes chaque année, estime avoir été victime d’une violence physique ou morale à l'hôpital.

« L’Italie ne fait plus assez d’enfants », « l’Italie est un pays de vieux », les chiffres et statistiques sur les taux de naissances et du vieillissement de la population de la botte italienne sont parmi les plus préoccupants d’Europe.
Parmi les explications, une nouvelle étude de l’Observatoire sur la Violence Obstétrique pointe la violence dans les salles d’accouchements. Une italienne sur cinq aurait connu une « expérience physique ou morale traumatisante », avant, pendant ou après leur accouchement à l'hôpital. Au point que dans 6% des cas de violences obstétriques, les mères ont fait le choix de renoncer à une deuxième grossesse par crainte de revivre le choc. Chaque année, près de 20 000 naissances n’auraient pas lieu dans la péninsule pour cette raison.

L’épisiotomie au cœur du débat

Principal reproche : le recours trop systématique à l’épisiotomie. Cet acte chirurgical souvent redouté par les femmes est une incision de quelques centimètres au niveau de la vulve et sur les muscles du périnée afin de faciliter la sortie du bébé. En Italie, près de la moitié des mères auraient subi cette intervention. Dans un tiers des cas sans même être prévenues, dans le sud et sur les îles en particulier. Un acte qui n’est pourtant pas anodin et ne peut pas être « de routine », rappelle l’OMS. Les conséquences peuvent être tant physiques – risque d’infection, hémorragie – que sur la vie sexuelle.
Autres pratiques mises en lumière par l’étude de l’Observatoire dans les hôpitaux du pays : le recours trop fréquent aux césariennes et le manque de soutien et d’informations avant et après l’accouchement.

« Mon premier accouchement a été un cauchemar »

Ilaria, mère de deux enfants à Turin, raconte au journal La Stampa : « Je me suis retrouvée seule dans la salle d’accouchement dans le noir, sans aucune information, sans le soutien de mon mari qui avait été mis dehors. Ils m’ont fait une épisiotomie sans même me prévenir. La douleur a été insupportable. Quand la gynécologue est arrivée pour me recoudre, il n’y avait aucun anesthésiste dans le service pour m’endormir. Je vous laisse imaginer la douleur. »
Une première expérience vécue « comme un cauchemar », mais qui, dans le cas d’Ilaria, ne l’a pas découragée à mettre au monde son deuxième enfant.

Publié par Alban Mikoczy / Catégories : Non classé