Les « grillini » avaient jusqu’à aujourd’hui midi pour présenter leur candidature à la tête du Mouvement 5 étoiles fondé par Beppe Grillo. La passation de pouvoir du futur ex-leader charismatique pourrait bien transformer l’ADN du mouvement.
Le retrait du fondateur du parti, qui n'a jamais brigué la moindre fonction élective, a ouvert vendredi les candidatures pour sa succession. A six jours du résultat, il n’y a qu’un candidat de poids : Luigi Di Maio, 31 ans, vice-président de la Chambre des députés. En jeu : le pouvoir de décider quelles propositions seront soumises aux votes des internautes, d'organiser les initiatives et événements du mouvement et de décider de l’exclusion des élus du Mouvement 5 étoiles.
Un vote dont la légitimité pose déjà question
L'absence d'un candidat de poids face au napolitain Luigi Di Maio n'est pas la seule épine qui risque de fragiliser le futur leader du parti avant même son investiture. Il y a aussi le risque d'une participation extrêmement basse. Sur les quelques 130 000 inscrits au blog de Grillo - les seuls qui ont le droit de voter-, il est difficile de savoir combien s'exprimeront, écrit La Repubblica. Lors des dernières consultations sur internet ; le nombre moyen de « clics » atteignait à peine le chiffre de 40 000.
Le mouvement n’échappe pas aux polémiques
L’absence d’un rival est pour le journal Il Messaggero un signe clair de divergence des 123 parlementaires d'un parti qui n’échappe pas aux polémiques. En juin, la maire de Rome Virginia Raggi faisait face à une pluie de critiques en voulant stopper les arrivées de migrants et de roms dans la capitale. En Sicile, la semaine dernière, le candidat « grillon » à la présidence de la Région a été qualifié de sexiste. Il a dit vouloir « mettre une femme à l’agriculture, la terre donnant les fruits, les femmes mettant au monde les enfants ».
Autre critique auquel fait face le parti : son incapacité à défendre une ligne politique claire et définie. Les positions du "Movimento 5 Stelle" sont aussi fluctuantes que les têtes d'affiches sont éclectiques. Une étude de l'Université de Florence publiée en 2015 indiquait que 36% de ses électeurs se situent à gauche, 43% au centre et 21% à droite.
A quelques mois des élections législatives – entre février et mai, la date n’est pas encore connue -, le mouvement de Beppe Grillo est dorénavant en tête dans les sondages, juste devant le Parti démocrate (PD) de Matteo Renzi.