L'Italie est soupçonnée d'avoir acheté les services de trafiquants libyens pour stopper le flux des migrants. Félicitée hier encore par l'Europe pour sa gestion de la crise migratoire, les dessous de la baisse des arrivées de migrants font polémique dans les journaux italiens.
28 000 en juin, les arrivées de migrants sur les côtes italiennes serait passées à moins de 10 000 en août selon l'ONU. Une tendance nette depuis les 8 premiers mois de l'année : le nombre de passages de migrants de la Libye vers l’Italie a diminué d’environ 20% par rapport à 2016. Pour Rome et l’Europe, le soutien aux garde-côtes libyens est une réussite.
Cette baisse est uniquement "le fruit d’une coopération bien coordonnée avec les pays de la région, et due au rôle pionnier de l’Italie", assurait hier le commissaire européen à l’Immigration lors d’un conseil des 28 ministres européens de l’intérieur à Bruxelles.
L'Italie s'appuierait sur des milices libyennes contre les passeurs de migrants
Plusieurs articles de journaux italiens ont pourtant créé la polémique depuis plusieurs jours. Ils accusent des agents italiens d'acheter les services de trafiquants libyens pour stopper les flux de migrants.
En Libye, des sources officielles donnent des détails sur les réunions qui auraient permis à des agents italiens de négocier. Pour bloquer les bateaux, le journal Il Corriere della Sera évoque 5 millions de dollars versés par les Italiens à un parrain de la zone de Sabratha, cité côtière devenue ces dernières années la principale plateforme de départs de migrants vers l’île italienne de Lampedusa, distante d’à peine 300 kilomètres. L'ancien trafiquant serait maintenant devenu un opposant au trafic.