"Un week-end terrible pour la capitale" : la presse italienne ne mâche pas ses mots suite aux deux nouveaux cas d'agression sexuelle envers des touristes à Rome. De quoi relancer le débat sur le faible nombre de plaintes pour viol déposées par les femmes en Italie, peu représentatif de la réalité.
L’agression sexuelle d’une jeune touriste finlandaise dans le centre de Rome dans la nuit de samedi a fait la Une de plusieurs journaux aujourd'hui. Elle risque une nouvelle fois d’alimenter le climat d’hostilité envers l’accueil des migrants en Italie. L'agresseur est un jeune réfugié de 23 ans originaire du Bangladesh. Arrivé à Rome il y trois ans il dispose d’un permis de séjour humanitaire. La Repubblica, comme d'autres journaux italiens, raconte longuement et avec détails le déroulement de la soirée. La même journée, deux touristes américaines avaient été agressées par un demandeur d’asile en plein jour non loin du Colisée.
De nouveaux cas d’agressions sur des touristes qui rappellent celui du 7 septembre, de la part de deux policiers italiens cette fois, à Florence. Deux étudiantes américaines ont été violées après avoir été emmenées dans la voiture de deux policiers en exercice. Une enquête a été ouverte pour découvrir si ce cas est isolé.
L'Italie loin derrière ses voisins européens en nombre de plaintes déposées pour agression sexuelle
11 plaintes pour viol sont déposées par des femmes chaque jour dans la péninsule. 4 mille en moyenne par année, soit près de sept fois moins qu'en Allemagne. Un nombre relativement bas par rapport au nombre total d’habitants, mais qui ne reflète pas la réalité. "Cela ne veut pas dire qu'il y a moins de violences sexuelles commises envers les femmes dans notre pays qu'à l'étranger : c'est bien la partie cachée de l'iceberg qui est effrayante", explique un expert à la Repubblica. Bien moins de la moitié des cas d’agressions envers des femmes sont dénoncés à la police. Beaucoup de violences restent cachées lorsqu'elles sont subies par un membre de la famille, par peur de représailles ou difficulté à percevoir que ce qu'elles subissent sont bien des actes répressibles par la loi.
Des chiffres difficiles à comparer entre pays, donc, et qui, en Italie notamment, sont loin de représenter la réalité, complète l'expert. "Dans certains pays, en Europe du nord en particulier, les femmes sont plus disposées à porter plainte. Par culture ou grâce à un meilleur soutien, comme la présence de centre contre la violence faite aux femmes, ou des normes juridiques plus efficaces".