La crise migratoire en Europe connaît un répit. Il s'explique par l'intervention musclée des gardes-côtes libyens.
Alors qu'un "mini-sommet" s'est tenu hier à Paris, la situation migratoire en Italie a complétement changé au cours de l'été : le flux des arrivées s'est tari de façon spectaculaire. Le phénomène a débuté en juillet et s'est accéléré en août : alors que 21 000 migrants avaient pris la mer en août 2016 pour rejoindre les côtes italiennes, en août 2017, ce chiffre est tombé à 3000, 7 fois moins donc, soit le niveau des mois d'hiver où les tempêtes empêchent les embarquements depuis les côtes libyennes.
Principale raison de ce retournement de situation :
Les candidats à la traversée sont dorénavant empêchés de quitter les côtes libyennes. Ils sont arrêtés en mer soit par les garde-côtes libyens (équipés par l'Europe de nouveaux bateaux), soit par des milices locales très puissantes. L'Italie a également passé un accord avec les maires de 21 villes libyennes : en échange d'aides financières, elles s'engagent à ne pas laisser partir les migrants.
Problème :
Les conditions de vie dans les centres de rétention libyens sont décrites comme "inhumaines" et les témoignages de tortures, de viols et d'exécutions sommaires abondent. La plupart des ONG (à elles seules, elles prenaient en charge plus de 30 % des naufragés en méditerranée) se sont mis "en stand-by", à la fois parce que leurs relations avec l'Italie (qui a voulu leur imposer un "code de bonne conduite") se sont détériorées mais aussi parce qu'elles ont été menacées à plusieurs reprises par les garde-côtes libyens. Le flux des arrivées s'est - en partie seulement - reporté vers l'Espagne, qui craint actuellement une "urgence majeure".
Quelques chiffres :
L'Italie a accueilli 600 000 migrants depuis 2014, dont 100 000 depuis janvier, soit 83 % des migrants de la route maritime. Depuis 2014, au moins 23 000 personnes sont mortes en méditerranée...