Il avait été encensé par la presse italienne au lendemain de sa victoire à l’élection présidentielle, considéré comme un « espoir pour l’Europe ». Après ses prises de position sur l’accueil des migrants ou sur les chantiers de l'Atlantique, Emmanuel Macron devient le nouvel "ennemi" de l’Italie, selon un quotidien italien.
Pour les Italiens, l’attitude récente d’Emmanuel Macron à l’égard de la péninsule, à propos des migrants, de la Libye ou de Fincantieri, est inacceptable.
Il y a deux mois encore, les responsables politiques transalpins saluaient à l’unanimité la victoire du nouveau président français, Matteo Renzi souhaitait même surfer sur la vague En Marche ! en lançant son mouvement In Cammino. Le bouillant ex-premier ministre se fait beaucoup plus discret actuellement sur ce thème...
Le pays ne comprend pas la nationalisation temporaire des chantiers navals de Saint-Nazaire. Avec l’argument : il est préférable que le groupe soit aux mains d’Européens plutôt qu'entre celles d’un groupe coréen.
"Coup de boule"
« Macron est comme Zidane : il donne des coups de boule à l’Italie » (avec photo du coup de tête de Zidane à Materazzi !) , ou « Bateaux et Libye, Macron défie l’Italie », « Italie-France, en voie de collision » titre la presse italienne ce matin.
Les ministres italiens de l’économie et de l’industrie expliquent leur incompréhension dans un communiqué de presse commun : « Le nationalisme et le protectionnisme ne sont pas un socle acceptable sur lequel établir des relations entre deux grands pays européens »
« Les dernières nationalisations datent de l’ère de François Mitterrand » explique Il Corriere della Sera. Pour le premier ministre Italien, Paolo Gentiloni, la position de la France « est inacceptable ».
Emmanuel Macron a appelé hier par téléphone le président du conseil italien pour apaiser les tensions.
Bruno Le Maire est attendu à Rome mardi prochain pour clarifier la position de la France sur le dossier brûlant des chantiers de Saint Nazaire.