Macron soutient l’Italie mais pour des mesures sur le long terme, comme la réforme du droit d’asile (système de Dublin), qui mènerait à une redistribution automatique des demandeurs d’asile. En revanche dans l’immédiat il dit non à la solidarité avec les migrants économiques et n’ouvrira pas les ports de France pour accueillir ceux qui sont sauvés en mer.
Aujourd’hui la Commission européenne diffusera un document avec 8 points qui résume sa contribution au prochain sommet de Tallin. Elle réaffirme son soutien à l’Italie mais demande aussi à Rome de faire plus sur le front des centres d’accueil et de l’enregistrement des migrants.
A partir d’aujourd’hui également, le commissaire Avramopoulos débloquera 35 millions d’euros pour aider Rome à accueillir les migrants. Un signal politique de soutien mais faible quand on sait que l’Italie dépensera plus de 4 milliards en 2017 pour gérer cette crise humanitaire.
Autre réaction de l'Autriche cette fois. Cette dernière compte "très bientôt" rétablir les contrôles et déployer des soldats à sa frontière avec l'Italie si l'afflux de migrants ne ralentit pas, a annoncé le ministre autrichien de la Défense à un quotidien viennois lundi. "Je m'attends à ce que les contrôles aux frontières et une mission d'assistance (de l'armée) soient très bientôt requis", a déclaré Hans Peter Doskozil au site internet du journal Krone.
En résumé :
3 points d’accord au sein des pays l’Union européenne :
- Un « code de conduite » pour les ONG qui mènent des opérations de recherche et de sauvetage en mer. Interdiction d’entrée dans les eaux territoriales libyennes, interdiction d’allumer leur signal pour la localisation en mer.
- Intervention de l’Union européenne en Libye : soutien aux gardes côtes libyens, augmentation des financements de l’UE, renforcement des contrôles aux frontières méridionales du pays pour freiner les flux migratoires à l’entrée au sud, support de l’OIM et de l’HCR pour les centres d’accueil pour les migrants de Libye
- Rapatriements et expulsions : relance d’une stratégie européenne sur les rapatriements avec la collaboration de Frontex. Réexamen de la politique des visas afin d’augmenter le taux de rapatriement des migrants économiques vers leurs pays d’origine.
3 points de désaccord :
- Sur les nouveaux ports en Europe : la France a réaffirmé à Bruxelles qu’elle ne pouvait pas ouvrir ses propres ports aux navires de secours engagés dans la méditerranée centrale. Une position qui est partagée par l’Espagne. Le thème sera de nouveau sur la table des négociations au sommet de Tallin jeudi.
- Répartition : l’Italie a demandé aux autres pays d’accueillir plus de migrants. Mais elle a tout de suite reçu un non de la France et de l’Allemagne qui a tout de même promis de passer de 500 à 750 demandeurs d’asile accueillis chaque mois.
- Traité de Dublin : la tentative de réforme du système de Dublin n’est pour le moment pas à l’ordre de jour. Il impose que l'État membre responsable du migrant est l'État par lequel le demandeur d'asile a premièrement fait son entrée dans l'UE, donc dans ce cas principalement l’Italie.