10 000 migrants ont été secourus ces 4 derniers jours en méditerranée. Ils se trouvent désormais à l’abri, à bord de 16 bateaux de secours, qui font route vers les ports de Calabre, de Sicile et de Sardaigne. Cette nouvelle arrivée massive de migrants a poussé le ministre de l’Intérieur, Marco Minniti, à annuler son voyage institutionnel à Washington.
« Je me dois d’être présent, c’est une situation difficile » a déclaré Marco Minniti. Son avion volait au-dessus de l’Irlande quand il a été averti de ces nouvelles arrivées et a décidé de faire demi-tour pour les gérer personnellement. Il souhaite ainsi rester aux côtés de son équipe gouvernementale et suivre de près les opérations. « Nous avons vécu deux années de flux continus d’arrivée de migrants, ces derniers mois ils s’étaient ralentis. Mais les conditions météo et la fin du ramadan ont causé un nouvel exode » a t’-il expliqué.
Si l’ancien Premier ministre Matteo Renzi dénonce le poids « insoutenable » de ces flux de migrants, Minniti préfère dire, de son côté, que les centres d’accueil ont la capacité d’accepter les nouveaux venus, et que la situation n’est pas hors de contrôle.
"Il faut bloquer les bateaux qui font route vers notre pays et demander à l’Union européenne qu’ils soient détournés vers d’autres ports en méditerranée"
A droite, l’opposition n’a pas tardé à prendre parti sur ce sujet brûlant. Le chef de file du parti de droite Forza Italia, Renato Brunetta lance ainsi un appel au ministre de l’Intérieur : « Il faut bloquer les bateaux qui font route vers notre pays et demander à l’Union européenne qu’ils soient détournés vers d’autres ports en méditerranée. On a vraiment du mal à comprendre pourquoi ces navires viennent uniquement en Italie ».
Le secrétaire de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, se montre encore plus vindicatif : « Le Premier ministre Gentiloni et Marco Minniti incitent, par leurs actions, à l’immigration clandestine. Je leur demande expressément de saisir les ONG qui font un vrai business avec cette crise migratoire ».
Enfin, le Président Sergio Mattarella, en mission au Canada, a dénoncé le fait que l’Italie soit en première ligne et l'insensibilité de l'Union européenne face à ce grave problème.
Actuellement, en Italie, près de 200 000 migrants peuvent être accueillis dans les différents centres. Une hausse de cette capacité ne pourra être envisagée qu’avec l’accord des villes.