Les « Urtisti », traduit littéralement en français par « ceux qui heurtent », ceux qui dérangent.Ce sont ces vendeurs ambulants qui avec leurs plateaux emplis de souvenir, abordent depuis des siècles les fidèles tout autour du Vatican. Si leur présence est depuis quelques années contestée par le Saint Siège, ils restent historiquement ancrés dans la cité du pape.
Chaque matin, ces vendeurs ambulants sont des dizaines à se poster toujours à la même place, au Vatican. En plus des vendeurs à pieds, il y a aussi des fourgonnettes où l’en vend des casquettes et des T-shirts.
Une profession qui ne date pas d’hier. Elle naît au XVIème siècle, sous le pontificat de Paul IV (1555-1559). Les Juifs romains sont alors réduits à exercer ces petits métiers de vendeurs ambulants par le pape qui enferma leur communauté dans un ghetto. A la naissance de l’Italie en 1870, la profession est réglementée. Les « Urtisti » doivent obtenir une licence de la part des autorités civiles italiennes ou des autorités vaticanes.
« Par décence, ils doivent partir »
Jusqu’en décembre 2007, les « Urtisti » étaient autorisés à travailler sur tout le territoire de Rome, et une partie d’entre eux directement sur la place Saint-Pierre. Mais en 2008, par une ordonnance signée du cardinal Giovanni Lajolo, le Vatican décide pour des « raisons dedécence » que la présence des « urtistes » n’est plus acceptée et qu’il leur faut donc quitter les lieux.
La réaction ne se fait pas attendre. Les vendeurs ambulants répliquent par une grève et par une manifestation. Ils rappellent alors qu’ils ont obtenu le droit d’exercer leur profession du pape Paul IV, plus de cinq siècles auparavant. Ils gagnent finalement le droit de rester.
Et il y a fort à parier qu’ils seront encore aux abords du Vatican pendant encore de longs siècles.