Depuis l’Italie, les migrants sont de plus en plus nombreux à vouloir passer par les montagnes pour aller plus au nord. Une Europe qui découvre depuis cette semaine le jeu Pokémon Go, utilisé par des enfants syriens pour lancer un appel à l’aide.
"Cela reste la route la plus dangereuse mais le rêve d’une nouvelle vie n’arrête pas les migrants qui arrivent aux portes de la Suisse" raconte la Stampa.
Cette route est la plus compliquée, mais les migrants sont prêts à tout pour rejoindre "la nouvelle Amérique, qui s’appelle ici Suisse ou Allemagne" ajoute le quotidien italien. Les grandes routes du nord de l’Italie à la Suisse sont coupées par des frontières très surveillées. Restent alors les chemins, "ceux que prenaient les juifs italiens pour fuir pendant la guerre", rapporte la Stampa.
Mais depuis trois mois, la Confédération Helvétique a renforcé ses effectifs de surveillance : 2000 soldats sur le terrain et un drone, qui longe chaque soir la frontière avec l’Italie. Peu nombreux sont ceux qui réussissent à passer. Certains sont bloqués en Italie. D’autres restent dans leur pays, faute de moyens pour payer les passeurs.
"Venez nous capturer"
C’est le cas de ces enfants syriens, en une du Messaggero et de la Stampa, dessin Pokémon à la main. A l’heure où le jeu prend une ampleur considérable sur toute la planète, ces enfants lancent un appel. A l’instar de ces monstres animés qu’il faut capturer grâce à son smartphone, les petits syriens écrivent à côté du dessin : "Venez nous capturez, venez nous sauver", avec un message sous-jacent : "Nous ne sommes pas comme les créatures de Nintendo. Nous, nous ne nous cachons pas".
Un message qui " s’adresse à tous ceux qui ont été conquis par le nouveau jeu de réalité augmentée Pokémon Go" explique La Stampa. Le jeu n’a pas sa place dans la vie des jeunes Syriens qui " vivent depuis 5 ans une histoire dans laquelle Pikachu ne peut pas exister". Mais un jeu qui par sa portée, fait prendre conscience que la réalité de la guerre est, elle, toujours présente en Syrie.