Le Nigérian agressé mardi en Italie a succombé à ses blessures. Il avait défendu sa femme, traitée par les agresseurs de « guenon africaine ».
" Ils avaient fui l’horreur de la guerre et la misère apportée par Boko Haram. […] Mais ce qu’ils ont vécu dans une province des Marches en Italie relève de l’inimaginable", exprime Il Messaggero. Emmanuel Chidi Namdi est décédé hier après avoir été dans le coma. Une agression menée par un supporter de football violent, dit "ultra", à Fermo, au centre de l’Italie.
Traitée de "guenon africaine"
Mardi, le couple marche dans le centre-ville quand la jeune femme Chimiary, agée de 26 ans, est apostrophée par deux individus à la tête rasée. Elle se fait traiter en pleine rue de "guenon africaine". L’un des deux hommes commence alors à lui tenir le bras avec force. Son mari, Emmanuel, leur demande de la lâcher.
Il aurait alors été pris à partie et frappé contre un poteau avant d’être jeté au sol. Certaines sources rapportent que le mari aurait encore reçu des coups une fois à terre.
Une tragédie dans cette province calme d’Italie dans laquelle le couple avait trouvé refuge. Partis pour fuir la guerre et la violence de Boko Haram, ils avaient traversé le Niger et la Lybie. Puis ils avaient vécu une traversée périlleuse de la méditerranée au cours de laquelle Chimiary, enceinte, avait perdu son bébé.
"Défenseur de l’italianité"
En Italie depuis huit mois, le couple est hébergé par Père Vinicio Albanesi, président de la Fondation Caritas. Le prêtre en question s’exprime dans les colonnes de la Repubblica : "C’est l’acte de quelqu’un qui se revendique de la race arienne, qui se croit défenseur de l’italianité". Déjà au printemps dernier, le diocèse, qui accueille des réfugiés, avait été visé à plusieurs reprises à coup de bombes artisanales posées devant l’église.
Le Premier ministre Matteo Renzi a apporté "son soutien et sa solidarité" au Père Vinicio Albanesi, qu’il a connu plus jeune chez les scouts, rapporte le Corriere della Sera.
Le gouvernement prend cette affaire très au sérieux. Ce jeudi, le ministre de l’Intérieur Angelino Alfano s’est rendu sur place. Il a présidé un Comité pour l’ordre et la sécurité publique à la préfecture.
