La valeur de la banque Monti dei Paschi di Siena a chuté drastiquement hier suite à la révélation d’une missive envoyée par la BCE. La défaillance d’un établissement de cette envergure pourrait avoir un impact considérable sur les autres banques italiennes mais aussi et surtout, sur l’ensemble de la zone euro.
"Une action à 32 centimes", rapporte la Repubblica. "Un minimum historique pour la banque Monti di Peschi di Siena (MPS)", s’inquiète La Stampa.
Hier, la valeur des titres de la MPS a subi une forte baisse à hauteur de 14%. Une chute liée au dévoilement d’une missive envoyée par la banque centrale européenne à la banque italienne, lui demandant de réduire sa proportion de créances douteuses de 30% d’ici trois ans. Soit de passer de 46,9 milliards en 2015 à 32,6 milliards en 2018. La banque a ainsi jusqu’au 3 octobre pour présenter un plan lui permettant de ramener ses prêts à risques à 20% de son portefeuille total de prêts.
Une mission quasi impossible qui a affolé les marchés. La Stampa explique que la "banque la plus ancienne d’Italie vaut aujourd’hui moins d’un milliard d’euros". Une inquiétude sur la santé de la banque qui s’est vite étendue à l’ensemble des banques italiennes. Les actions de la Banco Popolare chutaient hier de -4,50%, et celles de Carige de -7,84%.
Renzi pourrait doubler les institutions européennes
Les autorités italiennes cherchent donc une solution pour stopper l’hémorragie. Et la solution doit être trouvée dans un cadre européen, exhorte l’UE. Car depuis la précédente crise économique, une règlementation européenne a été mise en place afin de ne plus faire appel au renflouement public en cas de problème bancaire.
Mais Il fatto quotidiano rappelle, reprenant le Financial Times, que Matteo Renzi pourrait choisir de défier Bruxelles et intervenir de manière unilatérale pour sauver les banques italiennes par un renflouement alimenté par des fonds publics. Une affirmation démentie rapidement par un représentant du gouvernement, repris dans la Repubblica, qui dit "préférer des solutions par le marché" comme préconisé par l’Union Européenne.
Mise en cause de la stabilité de l'Europe
L’issue possible serait un renflouement public permis par l’échéance du "stress test". Une intervention étatique "rendue possible par la directive sur les banques en vigueur depuis janvier", rappelle le Corriere della Sera. La banque pourrait donc recevoir une aide en prévision de la publication des résultats du "stress test" comme indiqué dans la directive.
Le stress test est en théorie un exercice permettant de mesurer la "solidité des principale institutions de crédit en cas de choc économique" explique la Repubblica. Mais un "test paradoxal" pour le journal, car "plutôt que d’éviter un choc, il risque d’en créer un". Car reste l’inconnue liée à la réaction des marchés lors de la publication des résultats. Si ces derniers révèlent un défaut de capital, la stabilité de l’Europe pourra être mise en cause. Et la banque MPS pourrait prochainement avoir besoin de trois milliards d’euros pour rester à flots.