L’Italie aujourd’hui : après l’attentat, la stupeur sur la personnalité des tueurs

Il est en Une de quasi tous les quotidiens : l’attentat de vendredi qui a fait 9 morts italiens, à Dhaka au Bengladesh. Plus que sur le récit du drame, la presse revient  ce lundi sur la personnalité des terroristes.

Des "jeunes riches" rapporte le Corriere della sera, et " instruits". Après l’attentat de vendredi qui a fait 9 victimes italiennes, les journaux se penchent sur les tueurs. La Repubblica  affiche des photos des terroristes, successivement en tenue civile, boisson à la main ou assis contre un arbre. Puis arme au poing,  foulard sur la tête, souriants. La Stampa va même jusqu’à accoler deux photos en Une: l’une,  d’un des assaillants. L’autre, celle du jeune qui s’est fait tuer pour ne pas abandonner ses amies. En légende: "l’attaquant et le héros". Une légende indispensable pour deviner lequel de ces hommes est celui qui a pu commettre le massacre.

"Terroriste, c'est à la mode"

Un trouble dans la reconnaissance des terroristes révélateur d’une réalité qui frappe depuis vendredi : le terrorisme peut se cacher partout, même dans les bonnes familles aisées. Renzo Guolo dans la Repubblica le décrit avec pertinence: "Cela déconstruit les stéréotypes. Les explications basées sur le binôme pauvreté et religion ne valent pas toujours. Si ces clés de lecture ont pu marcher pour Molenbeek, il ne faut pas les généraliser".

Des jeunes assaillants comptant dans leurs rangs le fils d’un politique du parti du gouvernement, mais aussi des étudiants inscrits dans les plus brillantes universités du pays. Pour le ministre de l’Intérieur Bengladais, ils sont devenus terroristes "parce que c’est à la mode". Dans le Corriere della sera, Mohammad Noor Khan, expert de l’islam radical fait une toute autre analyse : "Depuis toujours, les jeunes cherchent des solutions radicales dans les situations de crise. Aux Bengladesh, ils voient la corruption, le chômage et la pauvreté. Résultat : l’Etat islamique devient une alternative totale et gratifiante pour qui cherche des actions rapides. Nous pensions que les bonnes écoles seraient la condition pour tenir les jeunes éloignés du terrorisme. Mais cela n’a pas marché."

Publié par Alban Mikoczy / Catégories : Non classé