Euro 2016 : les supporters italiens

Deux clubs de football pour une même ville ? En Italie, rien de saugrenu. C'est même une spécialité dans le pays. Le football est un sport tellement populaire que sur les vingt grands clubs italiens jouant en série A, dix viennent d’une ville où deux clubs existent. C'est le cas de Gênes, Rome, Turin, Milan, ou encore Vérone.

A Gênes, le derby de la lanterne qui oppose la Sampdoria au Genoa est toujours un événement et un jour de fête. Maillots, écharpes, banderoles, chants, chorégraphies, quelle que soit leur équipe d'appartenance les supporters génois ne ménagent pas leurs efforts pour encourager leurs joueurs. 

Une ferveur sans bornes qui se retrouve aussi dans le paysage urbain. Le jour du derby, la ville se coupe en deux, les balcons des immeubles arborant tous les couleurs de leur club : rouge et bleu pour Genoa, bleu et blanc pour la Sampdoria. « La guerre des drapeaux » peut commencer.

Historiquement, le plus vieux club de Gênes est Genoa. Né à la fin du XIXème siècle, l'équipe du Genoa est traditionnellement soutenue par les habitants du centre-ville assez bourgeois. A partir de 1946, le club se voit concurrencer dans sa propre ville lorsque plusieurs clubs locaux décident de fusionner pour créer la Sampdoria. Plus populaire, la Sampdoria est le club des quartiers périphériques de banlieue.


Le jour du derby, pas question pour les supporters de la Sampdoria et du Genoa de se mélanger dans le stade Luigi Ferraris. Amis ou conjoints soutenant deux équipes différentes peuvent bien arriver ensemble au stade, mais une fois l'écharpe du club endossée, à l'intérieur du stade, chacun a sa place bien déterminée. Tribune sud pour la Sampdoria, tribune nord pour Genoa.

De chaque côté des tribunes, les noms d'oiseaux fusent avant le match. Mais l'ambiance reste toujours bon enfant et c'est ce qui fait la beauté du derby de la lanterne. Contrairement à d'autres derbys en Italie, les débordements entre supporters y sont rares. Pas de haine, ni de violences physiques entre « tiffosi » comme on peut le voir lors des rencontres AS Roma – Lazio ou Juventus de Turin – Torino. Juste 90 minutes de football qui transcendent la ville.

L'opposition entre les deux clubs ne dépasse pas la taquinerie sympathique comme en 2012, lorsque la Sampdoria avait été reléguée en Série B et que près de 30 000 supporters du Genoa avaient organisé une marche funèbre aux couleurs de la Sampdoria pour « fêter » la relégation.

Publié par Alban Mikoczy / Catégories : Non classé