Notre revue de presse du 9 juin : santé trop chère et listes d’attente interminables, le parcours du combattant pour se faire soigner en Italie

C’est une étude alarmante qui a été publiée hier et que la presse italienne rapporte ce matin. Depuis janvier dernier, 11 millions d’Italiens ont dû reporter ou carrément renoncer à se faire soigner. C’est deux millions d’Italiens en plus qu’en 2012 où la dernière étude avait été réalisée. Sont particulièrement concernés les jeunes sans emploi et les retraités, une catégorie de patients susceptibles d’avoir des difficultés économiques et qui ne peuvent pas accéder aux soins, faute de moyens.

« Comme le dit l’article 32 de la Constitution italienne, la santé est un droit fondamental de l’individu et une priorité pour la collectivité », rappelle il Fatto Quotidiano. Pourtant, dans les faits, les Italiens sont irrémédiablement confrontés à des listes d’attente interminables avant de pouvoir se faire soigner dans les structures publiques.

Dans ses colonnes, il Fatto Quotidiano donne l’exemple d’une femme opérée d’un cancer du sein et devant attendre 18 mois pour pouvoir passer une mammographie de contrôle. Autre exemple tout aussi aberrant, celui de Giulia, une femme qui a subi une opération en juillet dernier et qui depuis ne parvient pas à obtenir un rendez-vous pour se faire enlever le dispositif qu’on lui a injecté dans la  veine cave pour prévenir d’une embolie pulmonaire.  « Personne ne veut me prendre en charge pour au moins me mettre sur liste d’attente. L’oncologue dit que ça ne relève pas de sa compétence. On m’a dit de faire une réclamation ! », raconte-t-elle.

Pour les Italiens qui en ont les moyens, se tourner vers le secteur privé est une solution pour contourner la débâcle du service public de santé. Malgré la crise et le blocage des revenus des familles italiennes, les structures médicales privées ont vu leur activité exploser ces dernières années.

La ministre de la Santé, Beatrice Lorenzin, a réagi à la publication de l’étude, affirmant que « trouver une solution à ce problème est une priorité ». « Il est clair que le système de santé national doit prendre en compte la grave crise économique que les familles italiennes vivent. Cette étude confirme la nécessité de défendre l’augmentation prévue du Fond de santé national pour 2017 et 2018, que nous comptons utiliser pour stopper le turn over et stabiliser le personnel de santé qui est précaire. Nous comptons utiliser cet argent aussi pour financer le coût de nouveaux médicaments contre le cancer pour que chaque citoyen puisse avoir accès gratuitement aux soins », ajoute-t-elle dans les colonnes du Messaggero.

Sur les sept dernières années, 30 milliards d’euros ont été coupés dans le budget de la santé publique.

Publié par Alban Mikoczy / Catégories : Non classé