Dans les plus grandes villes d'Italie, premier bilan après les résultats des élections municipales partielles de dimanche. Les listes du Parti Démocrate de Matteo Renzi n'obtiennent que 20%. Le Parti Démocrate souffre de l'abstention et du vote sanction.
210 000 votes en moins
« Je ne suis pas content, le Parti Démocrate a des problèmes », admettait le Premier ministre italien lundi lors d'une conférence de presse pour commenter les résultats des élections. Matteo Renzi n'a pas cherché à expliquer la défaite de son parti mais plutôt à se trouver des excuses, raconte le journal Il Fatto quotidiano.
Renzi a joué la carte de l'expérience pour atténuer la perte de 210 000 votes. L'ancien maire de Florence n'a pas manqué de rappeler : « Moi aussi j'ai été élu maire au second tour ». Il a cherché à minimiser la portée de ce premier scrutin : « Ce n'est pas un vote national, je ne sais pas comment vous pouvez l'interpréter comme tel ».
L'enjeu de ces élections municipales, c'est aussi de mesurer les chances de Matteo Renzi de remporter le référendum d'octobre prochain sur ses réformes constitutionnelles. Le Premier ministre a engagé sa responsabilité. En cas de victoire du « non », il démissionnera.
Raggi, Appendino, deux femmes en pleine ascension
Chiara Appendino (à gauche) et Virginia Raggi (à droite). Crédits photos ANSA / Alessandro Di Marco
La Stampa consacre ce matin une double page aux portraits de candidats toujours en lice pour le second tour des élections municipales dans les cinq plus grandes villes d’Italie. Parmi eux, trois femmes, dont deux du Mouvement 5 Etoiles : Virginia Raggi et Chiara Appendino, à Rome et Turin.
« Ce n’est pas fini. Le 19 juin, il faudra poursuivre ce que nous avons commencé pour réécrire demain le futur de notre ville ». Par ces mots, Virginia Raggi lance un appel aux électeurs romains. La candidate du Mouvement 5 Etoiles a obtenu 35.2 % des suffrages au premier tour, 10 points devant son concurrent, le démocrate Roberto Giachetti, infligeant ainsi une sévère claque au parti du Président du Conseil, Matteo Renzi.
« Virginia Raggi est un animal politique intéressant », raconte la Stampa. Avocate de 37 ans issue d’une famille de classe moyenne, mariée, mère d’un enfant de 7 ans, la candidate 5 Etoiles est difficilement classable politiquement et c’est l’une de ses forces politiques. Capable de parler à la gauche radicale, Virginia Raggi sait également séduire la droite, comme elle l’a fait ces dernières semaines en déclarant que « les migrants ne doivent pas devenir une menace ». Virginia Raggi sait faire de la politique et a montré durant la campagne sa capacité à minimiser les attaques politiques en gardant le sourire.
Autre ville, autre parcours, celui de Chiara Appendino. En sept mois de campagne, la candidate 5 Etoiles pour la ville de Turin est au second tour avec 30.9% des voix, derrière Pierro Fassino, candidat centre-gauche. Sa force, « avoir donné de la voix aux Turinois qui se sentaient exclus de la politique et avoir pointé du doigt la fracture au sein de la ville », rapporte la Stampa.
Chiara Appendino est issue de la bourgeoisie turinoise. Entrepreneur avec son mari, elle a mené le Mouvement 5 Etoiles à la conquête de la périphérie nord de la ville - traditionnellement un « bastion rouge » - et des quartiers dégradés. Lors du second tour, Appendino devrait recevoir les voix de la gauche radicale et de la Ligue. En revanche, son adversaire pourra lui compter sur une partie des électeurs modérés qui ne se sentent pas proches du Mouvement 5 Etoiles.