« L’Autriche envoie des policiers anti-migrants au col de Brenner. Mattarella : ‘Non aux barrières’ », en Une de la Repubblica ce matin. À la frontière du col de Brenner qui sépare l’Italie et l’Autriche, la construction de la clôture anti-migrants se poursuit malgré les garanties du ministre de l'Intérieur autrichien, Wolfgang Sobotka, et la défaite du candidat ultra-conservateur Hofer à la présidentielle.
L’Autriche renforce ses contrôles avec des patrouilles sur les routes et les autoroutes en provenance d'Italie. Une cinquantaine de policiers en provenance de Vienne ont été envoyés, pour arrêter la « vague » de migrants. Pourtant, les autorités italiennes confirment que « très peu » de migrants transitent au col de Brenner, parfois même « aucun ». Le gouverneur Günther Platter, parle de « 40 à 50 migrants » qui arrivent en train tous les jours en Autriche depuis l’Italie. Selon le siège de la police à Bolzano, ils sont « tout juste deux ou trois ».
Sergio Mattarella, hausse le ton contre ce plan autrichien « anti-accueil » : « il y a des gouvernements qui se nourrissent de la démagogie pour obtenir le consentement ».
Le chef de l’État italien relance son appel :« Nous devons construire des ponts, pas des murs, c’est le seul moyen d'assurer la paix. Ce sont les dispositions supranationales et non des barrières, qui peuvent garantir la liberté et la prospérité ».
Mattarella a gardé dans ses yeux les images choquantes de l'immense ossuaire d’Asiago, où il est allé rendre hommage aux 55 000 victimes, des deux côtés, qui, il y a un siècle ici ont laissé leur vie dans l'une des batailles les plus sanglantes de la Première Guerre mondiale.
Pour la Repubblica c’est un « vibrant appel » que celui du Président de la République, qui doit valoir par dessus tout contre « les forces de désintégration » qui déchirent l'Europe d'aujourd'hui.
Pour Roberta Pinotti, ministre de la Défense, ce serait « dramatiquement ironique que cent ans après les événements que nous commémorons aujourd’hui, entre l'Italie et l'Autriche s’interposent à nouveau, de nouveaux murs ».
L'alcootest pour smartphones bientôt utilisé par la police de Turin
Partant d'un constat simple - téléphoner ou écrire un texto au volant est l'une des principales causes des accidents de la route - la police de Turin devrait bientôt tester « l'alcootest pour téléphone portable ». Contrairement à son nom, le dispositif ne permet pas de connaître l'alcoolémie mais d'analyser en cas d'accident si le téléphone portable du conducteur était en cours d'utilisation au moment de l'accident.
Aux Etats-Unis, où le téléphone au volant est considéré comme un comportement aussi grave que l'état d'ébriété, la police teste déjà ce concept crée par l'entreprise israélienne qui avait aidé le FBI à débloquer l'iPhone de l'auteur des attentats de San Bernardino, en décembre 2015.
« Mais cette technologie qui devrait faire ses débuts à Turin, garantit-elle le respect de la vie privée des personnes dont le téléphone portable est scruté ? », s'interroge La Stampa. A priori oui. L'alcootest 2.0 permet de constater qu'un échange téléphonique a bien eu lieu juste avant l'accident - l'appareil enregistre l'activation du téléphone et sa durée - mais ne permet pas de déterminer la nature de la discussion, ni même avec qui le conducteur était en train de parler ou envoyer des messages.
L'objectif : donner la possibilité aux policiers de reconstruire a posteriori les accidents de la route et en comprendre les raisons. « Retracer l'activité que le téléphone portable a eu avant un événement donné peut être extrêmement important pour sauver des vies », affirme Sergio Olivero, responsable sécurité à l'Institut Supérieur sur les systèmes territoriaux pour l'innovation de Turin.