Ce matin, les médias italiens reviennent sur la disparition de Marco Pannella. « 1930-2016 : Pannella, le coup de pouce aux droits italiens qui a changé le pays », en Une du Corriere della Sera ce matin.
Marco Pannella a été l'une des figures les plus durables de la politique italienne, toujours lié au Parti radical qu'il a fondé en 1956. Inspiré par les méthodes de lutte politique non-violente du Mahatma Gandhi et de Martin Luther King, le leader politique était un ardent défenseur des droits civils depuis les années soixante. Il s’est éteint hier à Rome à l’âge de 86 ans. « Deux tumeurs et une vie qui finiront dans les livres d'histoire de notre pays », estime le Corriere della Sera.
Le président de la République italien, Sergio Mattarella, qui s'est dit « profondément attristé » par la mort de Pannella, a salué la mémoire d'un homme qui a été « la conscience critique de l’Italie, sur la base d'un engagement envers les principes de la liberté et de la démocratie (...) Il n'a jamais cessé de penser à demain et à un avenir meilleur pour notre pays ».
L'ancien chef de l'Etat Giorgio Napolitano s'est lui aussi exprimé, affirmant que « l'Italie lui doit beaucoup ».
De son côté, le président du Conseil Matteo Renzi, a également rendu hommage à Marco Pannella, évoquant « un grand chef politique, le leader radical qui a marqué l'histoire de ce pays avec ses batailles parfois controversées, mais toujours courageuses ». « Je rends hommage au nom de moi-même et du gouvernement, à l'histoire de ce combattant et à ce lion de la liberté », a-t-il poursuivi.
Le verre de Murano en danger
Ce matin, la Stampa revient sur ce qui est depuis plus de 700 ans l'un des joyaux de l'artisanat italien : le verre de Murano. Un savoir-faire aujourd'hui en danger, accablé par la récession, les contrefaçons chinoises et les taxes. « Murano lutte pour survivre », titre le quotidien.
Sur l'île de Murano, au large de Venise, l'ambiance est morose. Les recettes de l'industrie du verre baissent de 12% chaque année, 125 entreprises ont déjà fermé boutique et la grande époque de la verrerie employant 5000 personnes sur l'île - pratiquement toute la ville - n'est plus qu'un lointain souvenir au regard des 1000 employés qui continuent d’œuvrer tant bien que mal pour sauvegarder ce patrimoine industriel unique.
« La crise, la concurrence inéquitable et trop de coûts sont en train de faire mourir nos entreprises », rapporte Matteo Zoppas, président de la Confindustria Venise-Rovigo, une association défendant les productions d'excellence de la région de Venise. Par « trop de coûts », il faut entendre trop de taxes et trop de normes environnementales. Des normes jugées trop strictes par les verriers qui ont été contraints ces dernières années d'investir massivement dans la mise en règle de leurs installations.
Autre raison du déclin : une concurrence chinoise redoutable. « Depuis l'étranger, ils copient nos produits et les vendent à prix cassés. Nous nous sentons impuissants », confie Luigi Luccheta, vice-président de la section verre de la Confindustria Venise-Rovigo.
Les entrepreneurs étranglés demandent aujourd'hui l'aide du gouvernement. Au début de la semaine, la Confindustria Venise-Rovigo s'est présentée devant la Chambre des députés afin de demander la transformation de l'île de Murano en zone franche. Une mesure qui pourrait libérer les entreprises du poids fiscal. « C'est peut-être déjà trop tard », estime la Stampa.
Les professionnels du verre de Murano craignent de connaître le même sort que leurs « cousins» de Burano, une autre île de Venise spécialisée dans la fabrication de dentelles. « Les dentelliers n'existent plus. Ils ont été balayés par la vague chinoise », explique le quotidien.
A Murano, les plus pessimistes attendent déjà le dernier souffle d'une industrie pourtant reconnue mondialement.