Notre revue de presse du 18 mai: l'Italie en retard sur le commerce électronique et l'affaire du gynécologue Severino Antinori accusé de vol d'ovocytes se poursuit

En Une de l'actualité italienne ce matin, le retard de l'Italie dans le domaine de l'e-commerce. « L'Italie de l'e-commerce est petite », titre le Corriere della Sera qui se penche sur une étude menée par une entreprise américaine à partir de données Eurostat.

Le constat est simple, si la part du chiffre d'affaires des entreprises italiennes qui vient du web a doublé ces dernières années - passant de 4% à 9% - l'Italie reste à la traîne en matière de commerce électronique, loin derrière le Danemark, l'Espagne, la France ou l'Allemagne. Au niveau européen, la part moyenne du chiffre d'affaires découlant du web est de 17%.

Autre point noir : la faiblesse des achats en ligne. L'e-commerce constitue un mode d'achat qui séduit de plus en plus d'Italiens. En 2015, 26% d'Italiens ont ainsi fait du shopping en ligne alors qu'en 2008, ils étaient seulement 11%. La tendance est donc en train de s'implanter dans les habitudes de consommation des Italiens mais pour autant, le pays demeure bien loin du leader européen des emplettes en ligne : la Grande-Bretagne et ses 81% d'habitants qui font leurs courses sur le web.

Concernant le secteur du tourisme, le constat est similaire. Le nombre d'entreprises italiennes offrant la possibilité de réserver directement depuis leur site internet, a bondi de 79%. 8 entreprises italiennes sur 10 proposent aujourd'hui ce service. Mais le pays reste distancé par ses concurrents européens.

Conclusion de l'étude: le web génère 16.6 milliards d'euros de chiffre d'affaires pour la péninsule mais l'Italie ne parvient pas encore à exploiter toutes les possibilités offertes par internet. Le retard est à la fois « culturel, entrepreneurial et institutionnel ». « Les stratégies nationales mises en place pour renforcer et valoriser le commerce électronique son insuffisantes [...] ne pas saisir cette opportunité pourrait pénaliser la croissance et le développement du pays ».

Severino Antinori : "l'infirmière qui m'accuse fait partie du groupe état islamique"

antinori

Severino Antinori, 70 ans, est l'un des « pères » de la procréation médicalement assistée en Italie. Dans les années 90, il est devenu célèbre pour avoir aider à faire tomber enceinte une femme de 63 ans, c’était alors un record mondial. La communauté scientifique le considère comme un gynécologue « limite » au niveau de la loi. Ce gynécologue a justement été arrêté vendredi dernier à Fiumicino par la police de Milan.

Il est accusé d'avoir ôté huit ovules, contre sa volonté, à une infirmière espagnole de 24 ans. L’intervention chirurgicale aurait eu lieu dans sa clinique Matris à Milan. ll a été banni de la profession pour une durée d’un an.

« Les 23 donatrices d’Antinori. Pas seulement des étrangères mais aussi de jeunes italiennes » titre le Corriere della Sera. Au moins 23 femmes, âgés entre 20 à 35 ans, étaient donatrices dans la clinique du gynécologue Severino Antinori qui « fait devenir mères même les grands-mères ». Et ce, très probablement « contre de l’argent ». En bref, le médecin a profité, à partir de ce qui ressort de l'enquête, « de la soif d’argent de ces filles qui se cherchent un avenir ». La plupart d’entre elles sont originaires de Cuba, de Roumanie, d’Albanie ou encore d’Italie. En Italie, le commerce des ovules est interdit mais avec « une enveloppe allongée de 500 € ou 1000 € on peut faire des merveilles » note le Corriere della Serra.

Les hôpitaux publics ne parviennent pas à satisfaire les demandes des couples à la recherche d'un enfant, en raison du manque de donneurs. Pour les structures privées, l’importation d’ovules depuis l'étranger d'une manière légale, est le plus simple du point de vue bureaucratique, mais elle implique un processus très long.

Les méthodes d’Antinori avaient déjà été contestées au cours des dernières années, notamment sur le manque de transparence sur les donneurs. Le gynécologue est actuellement en résidence surveillée après la dénonciation choc de l'infirmière espagnole de 24 ans, qui prétend avoir subi des prélèvements d'ovules forcés, elle aurait été « immobilisée » dans le lit de la clinique. 

Pendant ce temps, Severino Antinori le gynécologue des « grossesses à tout prix » continue à se défendre, en se concentrant sur ​​le consentement de l'infirmière espagnole. Il affirme qu’elle fait « partie du groupe état islamique » et qu’elle aurait tout inventé car il aurait découvert son « secret ». L’infirmière aurait donc chercher à se « venger ». 

Publié par Alban Mikoczy / Catégories : Non classé