A la Une de l'actualité italienne ce matin, l'arrestation hier en Italie d'un couple et de deux personnes soupçonnées de projeter des attentats au Vatican et à l'ambassade d'Israël à Rome. « Etat islamique : la bande du kickboxer voulait frapper le Vatican », titre la Repubblica. « Djihad en Italie, quatre personnes arrêtées : objectif Vatican », titre il Messaggero.

Les quatre personnes arrêtées dans les régions du Piémont et de la Lombardie se connaissaient. Parmi elles, Moutaharrik Abderrahim, boxeur professionnel de 24 ans, et son épouse Salma Bencharki, 26 ans, tous deux Marocains, prévoyaient de partir en Syrie avec leurs deux enfants de 2 et 4 ans.

Autre personne arrêtée : Abderrahmane Khachia, 33 ans. Un nom de famille déjà connu par les services de police italiens puisque le frère du jeune homme, Oussama, était parti combattre en Syrie aux côtés de l'Etat Islamique après avoir été expulsé de l'Italie pour des publications sur Facebook glorifiant Daesh. Oussama Khachia est décédé fin 2015 en Syrie. Une mort vue comme un exemple par Moutaharrik Abderrahim et qui a nourri son radicalisme.

La dernière personne arrêtée est Wafa Koraichi. Le « mentor » d'Abderahim n'est autre que Mohamed Koraichi, le frère de Wafa, converti à l'Islam en 2009 avec sa femme Alice Brignoli et parti en Syrie l'an dernier. « Commettre un attentat est une grande chose », voilà ce que disait Mohamed Koraichi à Moutaharrik Abderrahim dans une conversation Whatsapp en mars, ajoutant que « l'Italie est la capitale des croisés, l'endroit où ils font leur pèlerinage, d'où ils prennent leur force et vont conquérir les peuples, d'où ils combattent l'Islam. Jusqu'ici, aucune opération n'y a encore été faite ». L'ordre donné par Mohamed Koraichi est clair : attaquer Rome.

Le 22 mars, juste après les attentats de Bruxelles, les enquêteurs italiens avaient enregistré une conversation entre Moutaharrik Abderrahim et sa femme Salma Bencharki où le jeune homme démontrait sa profonde aversion pour la société occidentale, confirmant sa volonté de voir un attentat analogue arriver sur le territoire italien. « Tu verras à Rome, tu verras partout, tu verras trois ou quatre hommes qui détruiront une ville toute entière », avait-il dit à son épouse.

Hier, le ministre de l'Intérieur italien, Angelino Alfano, a salué l'arrestation des quatre personnes et a affirmé que « l'intention de viser l'Italie était sérieuse ».

Le Vatican : un patrimoine immobilier exceptionnel mal géré

« Vatican, le scandale des logements : un trou de 700 000 euros », titre il Messaggero qui se penche aujourd'hui sur le parc immobilier du Vatican, « un patrimoine exceptionnel comportant près de 300 biens immobiliers de prestige accumulés au fil des siècles grâce aux dons de généreux bienfaiteurs convaincus d'aider les pauvres et l'Eglise ».

Mais aussi un patrimoine mal géré. « A l'insu du pape François, la gestion de cet héritage considérable est négligée, approximative, bâclée, au point d'atteindre un passif de 700 000 euros », tacle le quotidien.

Premier problème : sur les 300 biens que compte la ville, environ 80 sont laissés vacants, quasiment abandonnés. Second problème : parmi les appartements occupés, une bonne partie des personnes qui habitent ces logements sont des locataires « défaillants », qui ne déboursent pas un centime d'année en année.

« Le trésor immobilier de la Basilique Saint-Pierre ne rapporte rien au Vatican mais n'est pas non plus mis à disposition de ceux qui en ont besoin. Cela montre que malgré l'énergie et les encouragements du pape Bergoglio envers les ordres religieux à faire le maximum pour tendre la main aux réfugiés et mettre à disposition des appartements vides, il existe une tranche du patrimoine qui continue à échapper à tout type de contrôle », conclut il Messaggero.