En Une de l’actualité italienne, l’offre d’aide militaire de Matteo Renzi au gouvernement libyen d’union nationale. « Libye : l’Italie offre 900 soldats » titre le Corriere della Sera. Au G5 d’Hanovre, le cas Libyen était l’un des sujets les plus discutés. Le groupe Etat Islamique profite en effet du chaos dans le pays pour y accroître son influence. De son côté, l’Italie voit de nouveau arriver des milliers de réfugiés sur ses côtes en provenance de son ancienne colonie.
Pour le journal, la situation libyenne est donc une « crise fondamentale » pour l’Italie, qui propose donc son aide pour sécuriser les champs de pétrole du pays. « Le groupe Etat Islamique est à 50 kilomètres des terminaux pétroliers », rapporte le journal. Mais Matteo Renzi précise « qu’il ne s’agit pas de ceux d’ENI » (compagnie pétrolière italienne ndlr), pour ne pas être accusé de défendre uniquement les intérêts économiques de son pays.
Le quotidien La Stampa rappelle que l’offre d’aide militaire italienne concerne aussi la sécurisation de la mission de l’ONU à Tripoli, qui a été suspendue pour des raisons de sécurité vis-à-vis du personnel des Nations Unies. Le journal insiste aussi sur le fait qu’il ne s’agit pour l’instant que d’une annonce et qu’aucune demande officielle n’a encore été formulée par le gouvernement d’union nationale Libyen auprès du conseil de sécurité de l’ONU. L'intervention ne pourra avoir lieu qu'après cette demande. Interviendra ensuite une résolution votée par l'assemblé générale de l'ONU, puis une décision de l'Union Européenne et enfin un vote des parlementaires italiens, rappelle le journal. « Pour l’instant les plans militaires restent dans les tiroirs » conclut-il.
Plus de « flexibilité » dans le processus de désendettement pour l’Italie :
Les pages économiques du quotidien La Repubblica ouvrent avec un article sur un document de la Commission européenne qui donnerait un peu d’oxygène à l’économie italienne pour continuer à croître (+0,8% l’an dernier). Selon le document, Bruxelles envisage d'accorder plus de «flexibilité » en ce qui concerne le calcul du déficit. L’Italie commente cette initiative positivement.
« La Commission et la présidence néerlandaise sont convaincues qu’il est temps de mettre au placard l’ancien indicateur de déficit structurel qui sera remplacé par la soi-disant ‘règle des dépenses’, plus facile, prévisible et flexible », rapporte La Repubblica. Le mécanisme devrait tenir compte de la croissance potentielle et non de la croissance effective du pays. Cette dernière sous-évaluerait les possibilités de croissance. La difficulté réside dans la manière de calculer la croissance potentielle. L’Italie avait toujours contesté les méthodes de calcul de l’Union européenne et le ministre des Finances italien, Pier Carlo Padoan, a signé une lettre pour demander des modifications dans la procédure. La Commission européenne doit se prononcer sur les nouvelles normes en mai.
La dette actuelle de l’Italie s’élève à 2 200 milliards d’euros. À cause du ralentissement de l’économie mondiale, les difficultés du secteur bancaire et l’accumulation d’obstacles structurels, le pays doit revoir ses prévisions de croissance à la baisse et relever celle de son déficit public. Mais pas question pour le gouvernement de revoir son budget, car une politique budgétaire plus restrictive aurait un effet contre productif.
A Alessandria, les détenus cultivent de la camomille :
Pour aider les détenus à se réinsérer dans le monde du travail, l'établissement pénitentiaire San Michele, situé à Alessandria dans le Piémont, a lancé une initiative inédite : apprendre aux prisonniers à cultiver la terre. 350 arbres fruitiers, un potager comprenant poivrons, oignons et autres salades, mais surtout deux vastes champs de camomille dont l'entretien revient aux 300 détenus de la prison. Les prisonniers sont sélectionnés pour cette tâche sur la base de leur comportement.
L'idée du projet a germée à l'automne dernier dans l'esprit de l'ancienne directrice du pénitencier. Avec l'appui d'une coopérative sociale, l'établissement tente de redonner un sens au temps passé en détention, tout en formant les détenus à devenir agriculteurs. « Cette activité a un potentiel énorme », explique Domenico Arena, l'actuel directeur de la prison.
Du côté des détenus, on salue l'expérience. « Je suis dans cette prison depuis 2012 et il me reste encore six ans à faire. Ce travail me donne une chance : quand je sortirai, je pourrai travailler dans le milieu agricole », raconte un prisonnier dans La Stampa.
La première récolte est prévue pour mai prochain. La camomille de San Michele sera livrée à une chaîne spécialisée dans le commerce équitable et solidaire puis mise en vente dans une boutique spécialisée dans les tisanes.