Notre revue de presse du 18 avril : referendum avorté, l'affaire Regeni, un parrain de la mafia arrêté en plein match

Ce matin, le résultat du referendum de ce week-end fait la Une de tous les quotidiens italiens. Les électeurs italiens devaient trancher sur la question des forages gaziers et pétroliers off-shore. La question qui était posée : les autorisations d’exploitation doivent-elles être limitées dans le temps, ou bien courir jusqu’à épuisement des gisements ? Matteo Renzi avait appelé les Italiens à ne pas se rendre aux urnes, mettant en avant la sauvegarde des emplois du secteur. «Pas de quorum, Renzi gagne », titre donc La Stampa.

Le quorum, dans le système politique italien, c’est le seuil de 50 % de votants nécessaire pour valider un scrutin. Seuls 32% des inscrits sur les listes électorales ont participé, le vote est donc nul, comme le souligne il Corriere Della Sera. Le journal du soir révèle que la stratégie abstentionniste du Premier ministre a divisé son parti. Le fait que des parlementaires se félicitent de l’abstention par le hashtag #Ciaone, « grand au revoir » (sous-entendu au referendum et aux opposants aux forages) a fait débat dans la majorité. Le président du Sénat a même publiquement exprimé son désaccord, rappelant au Corriere Della Sera combien il était attaché à « l’idée d’exprimer un vote ».

Le journal rappelle cependant que 86,3% des votants, (soit 12 millions d’Italiens) ont opté pour le oui, s’opposant ainsi aux forages pétroliers. Il monte jusqu’à 96,3% en Basillicate, région d’où est partie le l’affaire Guidi - Tempa Rossa et seule région où le quorum est atteint.

Hollande aborde le cas Regeni avec le président égyptien:

al-sisi

L’affaire Regeni s’est invitée dans les discussions entre François Hollande et le Président de la République égyptien, Abdel Fattah Al-Sisi. « Cas Regeni, Hollande intervient », titre La Stampa. Le 25 janvier dernier disparaissait au Caire Giulio Regeni, étudiant italien de 28 ans retrouvé mort dix jours plus tard, torturé. Depuis, l’enquête égyptienne patine. « Accident de la route », « crime à caractère sexuel » puis « rapt crapuleux qui aurait mal tourné », les différents éléments présentés successivement par les enquêteurs égyptiens ne parviennent pas à convaincre les autorités italiennes qui accusent le régime d’Al-Sisi de ne pas agir en toute transparence.

En pleine tournée au Moyen-Orient, le Président de la République français en a donc profité pour aborder le cas Regeni et plus généralement la question des droits de l’Homme. « J’ai discuté avec le président égyptien de l’homicide de Giulio Regeni, en insistant sur les nombreuses attentes autour de cette affaire mais aussi autour d’autres incidents similaires et en rappelant que le respect des droits de l’Homme est un moyen de combattre le terrorisme », a déclaré François Hollande.

Réponse sans détour du Président égyptien : « J’ai adressé mes condoléances pour la mort du chercheur italien plus d’une fois. J’ai dit que nous sommes prêts à recevoir n’importe quelle équipe d’investigation […] Je veux clarifier un fait important à la communauté européenne et aux Egyptiens: notre travail est de protéger une nation de 90 millions de personnes. Vous ne pouvez pas imaginer ce qui arriverait au monde entier si ce pays s’effondrait ». Sur la question des droits de l’Homme, Abdel Fattah Al-Sisi demeure ferme : « les normes européennes ne peuvent pas s’appliquer dans un pays en difficultés comme l’Egypte. La région dans laquelle nous vivons est trop turbulente ».

Ce n’est pas la première fois que le Président de la République français aborde avec son homologue la question des abus du régime égyptien en termes de  respect des droits humains, note la Repubblica. En visite à Paris pour la première fois en novembre 2014, Al-Sisi avait affirmé d’une manière cinglante « Je suis à 100% d’accord avec les droits de l’Homme mais pas maintenant ».

Avec le cas Regeni, l’Egypte est donc sous forte pression internationale. D’après un sondage publié dans la Stampa, 30% des Italiens attribuent l’homicide de Giulio Regeni « directement au gouvernement égyptien », tandis que 30% considèrent que le crime est imputable à des « fonctionnaires égyptiens individuellement ». 30% des Italiens seraient également favorables au découragement ou à l’interdiction du tourisme italien en Egypte. « Les Italiens choisissent la ligne dure », conclut la Repubblica. 

Un chef de la mafia napolitaine arrêté grâce à une pizza :

roberto

Le patron de la mafia napolitaine, ne s’attendait sûrement pas à être arrêté par la police lorsqu’il a ouvert sa porte samedi soir à un livreur de pizza. Roberto Manganiello, 34 ans, recherché depuis 2013 pour un double homicide intervenu en octobre 2004, regardait sagement le match de football Naples - Inter Milan à la télévision, quand un policier, déguisé en livreur de pizza a sonné à sa porte. Une cinquantaine de policiers bouclait déjà le quartier pour parer toute éventuelle fuite du boss de la Camorra. Arrêté en compagnie de sa maîtresse dans sa planque à Orta d’Atella, Roberto Manganiello n’a opposé aucune résistance, il n’était pas armé.

 

 

Publié par Alban Mikoczy / Catégories : Non classé