Au cœur de l’actualité italienne ce matin, la grogne du Président de la République italien, Sergio Mattarella face à l’Autriche. En déplacement à Turin pour rencontrer le président allemand Joachim Gauck, Sergio Mattarella s’est exprimé hier sur la crise migratoire européenne et sur l’intention du gouvernement autrichien de fermer sa frontière avec l’Italie au niveau du col du Brenner, point de passage majeur entre les Alpes du Nord et du Sud.
« Brennero, la condamnation de Mattarella », titre La Stampa. « Mattarella contre les murs en Europe », titre le Corriere della Sera. « Les murs ne suffiront pas à nous protéger (…) laisser sans réponses des milliers d’hommes et de femmes que fuient la guerre et qui frappent aux portes de l’Europe, ce n’est pas possible », a martelé le Président de la République italien, jugeant que revenir sur les accords de Schengen, serait « un acte d’automutilation pour tout le monde ».
Par cette mesure, Vienne affirme vouloir se prémunir d’un afflux de migrants en provenance de son voisin italien, suite à la fermeture de la route des Balkans. Dans ses colonnes, la Repubblica rapporte la déclaration à Strasbourg du Président du Conseil européen, Donald Tusk : « Depuis le début de l’année 2016, 20000 migrants économiques sont arrivés en Europe par le bassin méditerranéen central, quasiment tous de pays africains et ces chiffres vont encore augmenter ».
La question migratoire est donc au premier plan au sommet germano-italien qui a lieu à Turin tous les deux ans. Mardi dernier, les ministres italiens des affaires étrangères et de l’Intérieur avaient déjà envoyé une lettre à la Commission Européenne, pointant du doigt la décision autrichienne qu’ils jugeaient « inutile et disproportionnée ». Réponse sans détour de l’ambassadeur autrichien auprès de l’Union Européenne : « C’est une action préventive. Ce serait inutile s’il n’y avait pas d’arrivées de migrants et que les points chauds et contrôles italiens fonctionnaient de manière correcte ». Les bulldozers ont déjà pris place au niveau du col du Brenner pour le démarrage des travaux.
Pour La Stampa, Sergio Mattarrella et Joachim Gauck seraient d’accord sur la nécessité de trouver une solution collective à la crise migratoire en Europe. « Aucun pays ne pourra s’en sortir tout seul », explique Ugo Magri dans La Stampa. Néanmoins, pour le quotidien, l’Allemagne qui a expliqué « ne pas commenter les décisions des autres pays », serait prête à soutenir Vienne. Pour La Stampa, les propos du Ministre allemand de l’Intérieur affirmant que l’Italie « ne peut simplement pas laisser passer les gens vers le nord comme elle le faisait dans le passé », montrent combien la crise migratoire est également un problème pour l’Allemagne. Il y a une semaine, le Ministre allemand des transports avait de son côté affirmé être prêt à « soutenir les forces autrichiennes sur le col du Brenner », rapporte La Stampa.
L’Italie à la pointe de l’énergie solaire
C’est un record mondial. D’après l’Agence Internationale de l’Energie, l’Italie est le pays qui utilise le plus l’énergie photovoltaïque au monde. 8% de l’énergie produite dans le pays provient du soleil, alors que la moyenne mondiale tourne autour de 1.3%. « En pratique, si on allume douze lampes les unes après les autres, la lumière de la douzième vient directement du soleil. (…) en moyenne dans le monde, c’est une lampe sur 75 qui est allumée grâce à l’énergie solaire », détaille la Repubblica.
La Grèce et l’Allemagne se placent respectivement en deuxième et troisième position derrière l’Italie, avec 7,4 et 7,1% de leur énergie produits via des panneaux photovoltaïques. La France est quant à elle loin derrière avec moins de 2% de son électricité produite de cette manière.
Un anno santo « horribilis » ?
Les données concernant le tourisme dans la ville de Rome sont tombées hier et le constat est morose : près de 4% de touristes en moins par rapport à l’année précédente. « Le Jubilé n’arrête pas le flop des touristes », titre la Repubblica. Sur le papier, le Jubilé de la miséricorde lancé en décembre dernier par le pape François paraissait être un sérieux coup de pouce pour le tourisme romain. Mais les 4 437 000 pèlerins qui ont fait le déplacement à Rome depuis le début de l’année sainte ne suffisent pas, pour le moment, à enrayer la baisse générale de fréquentation de la ville. Pas plus que les fêtes de Pâques ou le marathon organisé le week-end dernier dans la capitale italienne. « Même pendant le week-end du marathon, les hôtels n’étaient pas remplis », rapporte la Repubblica. Pour le quotidien, la menace d’un attentat à Rome - la basilique Saint-Pierre en ligne de mire – serait une des causes. Mais pas la seule. « La plus forte baisse s’enregistre auprès des touristes italiens », remarque la Repubblica, soulignant le contexte de crise économique, peu propice aux escapades touristiques des Italiens. Mais pour le vice-président de la région du Lazio, Massimiliano Smeriglio, l’heure n’est pas encore au catastrophisme, « le Jubilé n’est pas fini, il y a encore beaucoup de rendez-vous importants à venir ».