Au coeur de l’actualité italienne ce matin, le décès de Gianroberto Casaleggio. La presse salue la mémoire du cofondateur du Mouvement 5 étoiles qui s’est éteint hier à l’âge de 61 ans des suites d’une maladie. « Les larmes du Mouvement 5 étoiles pour Casaleggio », titre la Reppublica, « Le mouvement 5 étoiles sans père », titre il Fatto Quotidiano. C’est Beppe Grillo qui a annoncé la mort de Casaleggio sur son blog. Les deux hommes avaient lancé le mouvement populiste il y a sept ans. La classe politique italienne a de son côté rendu hommage à l’homme politique. La Stampa rapporte les propos du président du Conseil Matteo Renzi qui, en déplacement en Iran, a adressé ses condoléances à la famille de Gianroberto Casaleggio: « nous étions radicalement opposés sur beaucoup de thèmes mais face à la douleur et à la mort, nous exprimons un sentiment d’humanité et de soutien ». Le président de la République Sergio Matarella évoque quant à lui un « intellectuel, personnage politique innovant et passionné ».
L’occasion pour il Fatto Quotidiano et il Messagero de revenir sur la personnalité clivante du défunt, souvent taxé par ses adversaires politiques de « gourou », de personnage « obscur », « totalitaire » ou « narcissique ». « Casaleggio parlait peu […] était un visionnaire timide », explique il Fatto Quotidiano, dressant le portrait de l’homme de l’ombre du Mouvement 5 étoiles, exact opposé de son double politique, le flamboyant Beppe Grillo, adepte des plateaux télévisés. « Casaleggio était le Marx mais aussi le Lénine du parti. Il décidait la ligne, les expulsions, les candidatures », raconte il Messagero.
En arrière-plan, c’est la question de l’avenir politique du Mouvement 5 étoiles que pose la presse italienne ce matin. Pour la Reppublica, la course à la succession au sein du parti se fera entre Fico, Di Maio, Di Battista - actuels membres du directoire du Mouvement 5 étoiles - et Davide Casaleggio, le fils du cofondateur.
Le projet de réforme constitutionnelle voté par les députés
Nous l’évoquions dans notre revue de presse du 12 avril, le projet de réforme constitutionnelle visant à limiter les blocages politiques en Italie via la réduction des pouvoirs du Sénat, a finalement été voté par la Chambre des députés hier. 361 votes positifs contre 7 négatifs et deux abstentions. « Oui à la nouvelle Constitution » titre le Corriere della sera. Le président du Conseil, Matteo Renzi, a salué la nouvelle en qualifiant la journée d’ « historique », tout en affirmant que « maintenant, l’Italie est le pays le plus stable d’Europe ». Après 70 ans de bicaméralisme paritaire, le projet de réforme bouleverse l’architecture institutionnelle italienne. En octobre, ce sera aux citoyens italiens de s’exprimer sur cette nouvelle Constitution, par référendum.
Le trésor caché d’un grenier toulousain
Il messagero revient sur cette surprenante découverte dans une maison de la région toulousaine. Souhaitant réparer une fuite d’eau, les propriétaires d’une maison datant du 17ème siècle sont tombés par hasard sur un grand cadre poussiéreux. C’était en avril 2014. Depuis, le tableau a été toiletté et passé à la radiographie pour livrer ses mystères. Il pourrait être de la patte d’un grand maître italien: celle du Caravage. Le tableau représentant une scène de la Bible serait une seconde version de « Judith décapitant Holopherne », dont la version originale est exposée à la Galerie Nationale d’arts anciens, à Rome. Pour le cabinet d’expertise parisien Eric Turquin, pas de doute possible. La fabuleuse trouvaille du couple toulousain est bien le fruit du travail du peintre italien. Montant estimé de la pépite : 120 millions d’euros. La France vient d’interdire pour trente mois l’exportation de ce tableau. Le temps d’en savoir davantage sur son véritable auteur.