Le Pape François plus politique que jamais.
Le Souverain Pontife a profité de sa première tournée sur son continent natal pour délivrer un discours d'une force inédite.
Point d'orgue jeudi 9 juillet à Santa Cruz de la Sierra en Bolivie.
Les mots ont certes déjà été prononcés au fil de ses précédentes homélies mais le contexte; une Amérique Latine minée par la violence, la corruption et les inégalités; et la puissance de la charge donnent un caractère historique à ce prêche.
Devant des milliers de sympathisants des "mouvements populaires"; des syndicalistes, des représentants associatifs des paysans sans terre, des minorités indiennes, devant une assemblée qualifiée d'extrême gauche, le Pape a délivré un discours "programmatique" dont le verbatim est à lire en espagnol ici : B0551-XX.02
Ce que notre confrère du Figaro, Jean Marie Guénois qualifie à juste titre de : "Théologie du Peuple" http://www.lefigaro.fr
Pour le Vatican, il ne s'agit ni plus ni moins que de la doctrine sociale de l'Eglise.
Il n'en reste pas moins que quand François y dénonce : "la subtile dictature de l'idole argent", qu'il appelle "les humbles, les exploités, les pauvres et les exclus" à se mobiliser pour "un changement structurel" et mondial, c'est effectivement une forme de marxisme sans violence ni lutte des classes qu'il prône.
Ce qui ne va pas sans plaire à son ami; celui qui l'appelle "Frère, Pape François", le président bolivien Evo Morales.
En une semaine de voyage, de l'Equateur au Paraguay, le Pape François aura ainsi distillé son message devant des millions de fidèles, heureux de recevoir sur sa terre natale, leur Pape latino.