Manifestement au Vatican la pensée du Pape François n'a pas encore été diffusée à tous les étages.
Depuis le 5 janvier, les services du protocole opposent un silence pesant à la proposition actée en conseil des ministres de Laurent Stefanini comme ambassadeur de France près le Saint Siège.
Et au Vatican silence veut dire refus.
La raison, la sexualité de celui qui est actuellement chef du protocole de l'Elysée.
Laurent Stefanini, 55 ans, a été numéro 2 de la France auprès du Vatican de 2001 à 2005.
A l'époque, le Saint Siège ne s'en plaignait pas.
Par la suite, il enchaîne sur le poste très spécialisé de conseiller aux affaires religieuses du gouvernement.
Bref celui que la presse décrit comme un catholique pratiquant semble taillé pour le poste.
Seulement voilà.
Si le Pape dans l'avion qui le ramenait des JMJ de Rio le 29 juillet 2013 a publiquement déclaré :"si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour juger ?" il semble qu'on ne pense pas de même aux services du protocole du Saint-Siège.
Sauf que le Vatican c'est normalement comme une monarchie absolue.
Il y a un chef, il est en blanc, c'est le Pape.
Mettra-t-il ses paroles en actes ?
Selon nos confrères de la Croix, l'Elysée aurait de toutes les façons décidé de maintenir son choix.
Si le Pape tranche en faveur de cette nomination, le Vatican tournera la page de siècles de jugements hypocrites.
Et puis il ne faut pas oublier que si ce fameux silence réprobateur qui revient à "outer" publiquement la sexualité d'un individu vaut pour les candidats au poste d'ambassadeur auprès du Saint Siège, l'inverse n'est pas vrai.
Or à en juger par l'ouvrage du journaliste italien Carmelo Abate "le sexe au Vatican" (éditions Michel Lafon, 2011) derrière les murs du plus petit état du monde on n'est pas de bois non plus.
