L’ « Alzheimer spirituel », la « schizophrénie existentielle »
Un pape n’était jamais allé aussi loin dans la critique de la Curie, le gouvernement religieux du Vatican.
Dans son discours de vœux aux membres de la prestigieuse institution prononcé le 22 décembre au Vatican, le pape François a évoqué les 15 maladies spirituelles qui gangrènent la curie selon lui.
Le gouvernement de l'Eglise a la facheuse tendance à se comporter en cour papale.
François n'aime pas les courtisans et encore moins les ragots, le carriérisme ou encore la recherche du prestige.
François a évoqué le cas d’un prélat de la Curie qui inventerait des histoires auprès des journalistes pour le simple plaisir de se sentir important. Il a aussi fustigé la calomnie, l’équivalent d’un homicide à ses yeux.
Une charge ultra-violente contre une partie des princes de l'Eglise prononcée dans un silence lourd. « La guérison est la fruit de la prise de conscience de la maladie », a conclu le pape, en appelant les évêques et cardinaux à laisser « l’Esprit saint » inspirer leurs actions…
Ce coup d’éclat intervient dans un contexte de changement au sein de l’Eglise catholique, initié par le nouveau pape argentin depuis son élection en avril 2013. Il avait alors crée une commission pour réformer profondément la Curie et la Constitution apostolique. Un chantier lourd qui devrait s’étaler sur plusieurs années mais dont François dans son discours montre qu'il veut le mener au pas de charge et ne plus voir les faux pas qui ont marqué le pontificat de son prédécesseur se reproduire.
De VatiLeaks révélant les documents secrets de Benoît XVI aux différentes affaires financières et sexuelles.
Autant d'événements qui ont mis en lumière les luttes intestines à la Curie romaine.
François, qui avoue se sentir parfois « anticlérical », n’a lui de cesse d’affirmer sa volonté d’une Eglise proche des pauvre et apolitique.