"Airpocalypse" à New Delhi

Au lendemain de la fête des Lumières, New Delhi s'est réveillée étouffée dans un nuage de pollution. La cause : les traditionnels pétards et feux d'artifice lancés à l'occasion de cette fête religieuse hindoue. La capitale indienne compte déjà parmi les villes les plus polluées au monde. 

C'est la tradition pour célébrer Diwali, le Nouvel an hindou: lancer des feux d'artifice pendant toute la nuit. Un véritable kaléidoscope à ciel ouvert, visuel, mais très nocif pour la santé. Après les festivités, les rues de Delhi n'étaient plus qu'un brouillard de pollution. Dans certains endroits de la capitale, il était presque impossible de voir à quelques mètres. Les particules fines (2,5) ont atteint le seuil de 440 microgrammes par m3. L'Organisation mondiale de la santé  recommande un seuil de 10 microgrammes par m3 en moyenne .

  Sur les réseaux sociaux, les habitants s'en amusent ou s'en désolent.

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Protégeons notre planète, la pollution détruit tout, fêter Diwali ne veut pas dire polluer l'air... #ozoneprotection

 

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Tu sais que c'est Diwali quand le ciel devient marron #DiwaliPollution

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Zero visibilité à Sarai Kale Khan #Delhi #smog 

Purificateurs d'air

Quelques jours plus tôt, la ville de New Delhi avait annoncé vouloir installer des purificateurs d'air aux principaux carrefours. "Nous comptons installer des purificateurs d'air à cinq carrefours importants pour réduire le taux de pollution", a déclaré le ministre de la Santé du gouvernement de New Delhi, Satyendra Jain. Pour quels résultats ? Pour Anumita Chowdhury, à la tête d'une ONG environnementale à Delhi, ces purificateurs d'air "sont complètement inutiles". "Les purificateurs d'air ne peuvent pas fonctionner comme cela, plantés en plein air. Ils doivent être utilisés dans des endroits clos, comme dans une maison". Pour éradiquer la pollution, le problème doit être pris à sa source: "Il faut réduire la pollution rejetée par les voitures, les chantiers ou bien les centrales électriques". Elle déplore "que le gouvernement ne prenne pas les bonnes initiatives" avant de conclure : "nous voulons de vraies actions". 

Triste record

Selon l'OMS, parmi les 20 villes les plus polluées au monde, la moitié sont indiennes. Après avoir été tristement en tête du classement en 2015, New Delhi se trouve aujourd'hui à la 11ème position. Ces dernières années, la qualité de l'air s'est considérablement détériorée dans la mégalopole, due à une urbanisation complètement débridée. Le phénomène n'est pas propre à la capitale, c'est toute l'Inde qui a du mal à respirer. Un constat pour le moins inquiétant, le géant indien devrait compter 500 millions d'urbains d'ici 2050.  

Lucille Guenier