Vous reprendrez bien une petite fiole?

Varanasi, ville sacrée longée par le Gange (crédit/Emilie Gouveia Vermelho)

Que diriez-vous de vous faire livrer un peu d’eau du Gange dans la boîte aux lettres? L’idée peut paraître saugrenue. Et pourtant, elle est bien sérieuse.

Des flots sacrés. Quelques 3000 km qui serpentent à travers l’Inde du Nord, des terres himalayennes au Golfe du Bengale. Le Gange permet chaque année à des milliers de pèlerins hindous de se baigner dans ses eaux miraculeuses. L’immersion laverait les croyants de leurs péchés et purifierait les corps. Des rites sont même organisés pour libérer l’âme des défunts après la mort.

Les fidèles se baladent parfois en bateau sur le Gange, comme ici à Varanasi, haut lieu de pèlerinage. (crédit/ E. Gouveia Vermelho)

Les fidèles se baladent parfois en bateau sur le Gange, comme ici à Varanasi, haut lieu de pèlerinage. (crédit/ E. G.V.)

Mais comme tous les pélerinages, il n’est pas toujours évident de se rendre sur place. Le ministre des télécommunications indien Ravi Shankar Prasad dit avoir reçu un nombre considérable de demandes pour que ces eaux puissent être livrées aux fidèles. Il n’en fallait pas plus pour que l’idée germe: le ministre a indiqué ce lundi 30 mai vouloir mettre en place une plateforme de commerce en ligne afin de fournir du Gangajal, nom donné à l’eau. « Si un facteur peut livrer des téléphones portables, des saris, des bijoux, des vêtements..pourquoi pas aussi de l’eau du Gange? », a-t-il déclaré. 

Des fleurs sont déposées sur le Gange afin de rendre hommage aux défunts et aux Dieux. (crédit/ E. G.V. )

Des fleurs sont déposées sur le Gange afin de rendre hommage aux défunts et aux Dieux. (crédit/ E. G.V. )

Une idée qui n’est pas si farfelue, les plateformes de commerce en ligne sont en effet en plein boom dans le pays. India Post, le service de courrier indien, a d’ailleurs passé plusieurs accords ces dernières années avec de grands groupes comme Amazon, afin d’assurer les livraisons. C'est désormais 75.000 colis qui sont acheminés chaque jour. Les Indiens pouvaient déjà se faire livrer des bouses de vache utilisées comme combustibles. Les facteurs ne sont pas à l’abris de transporter d’ici quelques mois de petites fioles sur leurs vélos.

 

Emilie Gouveia Vermelho