New Delhi. 06/05/2015 -
Mohamad Naseen pédale chaque jour sur son richshaw, vélo tricycle. C'est son métier, c'est sa vie. Ce matin-là, il est encore endormi sur son vélo quand nous arrivons. 5 h 30, ses collègues et lui émergent tout doucement de leur sommeil. Ils dorment souvent à même le sol sur des sacs en paille. De nombreux rickshaws sont alignés sur le carrefour. Le temps de se débarbouiller et d'enfiler une chemise, Mohamad enfourche son vélo.
Des centaines de milliers de vélos rickshaws parcourent tous les jours New Delhi, il s'agit d'un des moyens de transports les plus pratiques pour les courtes distances entre les stations de métro, de bus ou pour conduire les delhiites au marché.
Mohamad se rend à la station de bus où il a l'habitude d'attendre de susceptibles clients. 15, 30, 45 minutes. Toujours rien. Quand on est chauffeur de rickshaw, il faut faire preuve de persévérance, mais surtout de patience. Un client finit par arriver, les négociations commencent. Parfois ça fonctionne, parfois pas. Mohamad sait qu'à la fin de la journée il aura en moyenne 150 et 300 roupies (entre 2 et 4 €) en poche. Mais ce matin il n'aura eu que ce client. Maigre butin. En attendant, il retrouve des amis, des ,vendeurs de rue pour boire un tchai et manger un toast sucré.
Le vélo rickshaw est un moyen de déplacement très populaire dans la capitale indienne, mais très peu ont l'autorisation de circuler. Ils sont accusés par les autorités de créer des embouteillages. En majorité migrants venus des campagnes, ils sont sans carte de vote, ce qui est indispensable pour avoir accès au permis de conduire, à l'électricité, au téléphone.
Bien que ces conditions de vie ne soient pas idéales, ce métier est une nécessité pour Mohamad pour pouvoir nourrir sa famille.
Christophe Reyns (St.) & Sidhu Yadav