Municipales en Israël : les 4 informations à retenir

Pour encourager la participation au vote, les autorités israéliennes avaient décrété ce mardi jour férié. Résultat : 3,6 millions d’Israéliens se sont rendus aux urnes, soit 53% des électeurs, pour élire leurs maires et conseillers municipaux. Comme souvent, ce scrutin illustre assez fidèlement les clivages de la société israélienne. Il donne aussi un aperçu de l’état des forces politiques avant de possibles législatives anticipées, en 2019. Tour d’horizon dans les grandes agglomérations du pays.

A Jérusalem, la surprise laïque
Dans une ville religieuse où près de 40% de la population est juive orthodoxe, Ofer Berkovitch, 35 ans, fait presque figure d’anomalie. Seul candidat à ne pas porter la kippa, espoir de la minorité laïque qui a résisté à l’exil, il a tenu son rôle d’oustider en se hissant au deuxième tour devant le ministre Zeev Elkin, du Likoud, proche du Premier ministre Benyamin Netanyahou. Il affrontera dans quinze jours Moshé Leon qui bénéficie du soutien en ordre dispersé de plusieurs formations religieuses. Tout en promettant d’en finir avec le chantage des orthodoxes, Berkovitch entend jouer sur ces divisions pour être sacré maire de Jérusalem. Et compte sur le soutien des religieux « modérés ».

Tel Aviv, toujours à gauche
Malgré la campagne très active d’Assaf Zamir, son ancien adjoint, Ron Huldaï remporte à 74 ans son cinquième mandat à la tête de la métropole israélienne. Cette figure du parti travailliste, aux commandes de la ville depuis 20 ans, permet donc à la gauche israélienne de préserver son bastion. Une emprise qui se confirme au sein du conseil municipal, où le parti d’extrême-gauche Meretz obtient une majorité de conseillers, rendant insignifiante la présence d’opposants nationalistes et religieux. Autour de Tel Aviv, le Likoud tentera de sauver les apparences au second tour. Dans un scrutin où les problématiques sécuritaires n’ont pas leur place, la grande formation de droite nationaliste israélienne peine à convaincre.

Révolution à Haïfa
Dans la cité portuaire réputée pour sa mixité, la surprise vient de l’évincement du travailliste Yona Lahav, après quinze ans de règne sans partage au conseil municipal. Mais la campagne a été marquée par les atermoiements de sa famille politique, divisée également au niveau national. Avi Gabbay, chef de file de plus en plus contesté de la formation de gauche, a en effet apporté son soutien à Einat Kalish-Rotem, élue dès le premier tour avec 55% des suffrages. Cette architecte qui a grandi à Haïfa revient de loin après une tentative de disqualification par ses opposants pour une condamnation dans une affaire de construction immobilière.

Et maintenant, place aux élections législatives ?
Dans un contexte politique et sécuritaire agité, ce scrutin municipal constitue, de l’avis des experts, une répétition générale avant des élections législatives qui pourraient intervenir dès le premier trimestre de 2019. Selon le ministre des Finances, Moshé Kahlon, le chef du gouvernement Benyamin Netanyahou ouvrerait déjà, malgré une coalition stable, à la dissolution de l’actuelle Knesset, le Parlement israélien. Toujours largement en tête des sondages, « Bibi » souhaiterait obtenir une réélection qui rendrait délicate sa condamnation dans diverses affaires de corruption sur lesquelles le procureur de l’Etat devra se prononcer d’ici février prochain au plus tard.

Publié par france2middleeast / Catégories : Liban