Syrie: le tourisme va mieux malgré la guerre

Contre toute attente, les autorités disent avoir recensé près d’un demi-million de visiteurs au cours du premier semestre 2017. Un tourisme essentiellement religieux.

Après avoir repris la situation à son avantage sur le plan militaire, le régime d’Assad peut s’enorgueillir d’une autre bonne nouvelle. Lors d’un point presse, le ministre syrien du tourisme, Beshr Yaziji, a annoncé une reprise conséquente de l’activité touristique dans son pays.

Selon les chiffres rendus publics, plus de 530.000 voyageurs ont visité la Syrie depuis le mois de janvier, ce qui constitue une augmentation de 25% par rapport à l'an dernier, à la même période.

La Syrie abrite un grand nombre de sanctuaires musulmans et de lieux saints qui attirent des pèlerins religieux de toute la région. Elle reste particulièrement populaire chez les voyageurs chiites qui s'y rendent depuis le Liban, l'Irak et l'Iran. A l’inverse, les touristes turcs continuent de déserter le pays alors qu’ils étaient 1,5 millions à y séjourner chaque année avant la guerre.

La stabilisation de certains fronts où des cessez-le-feu ont été instaurés pourrait expliquer cette fragile embellie. Cette année, les forces pro-gouvernementales, soutenues par l’aviation russe, ont libéré les deux grandes villes historiques syriennes, Alep et Palmyre, habituellement très prisées par les visiteurs.

En mars dernier, l'armée syrienne avait reconquis la cité antique de Palmyre qui était jusqu’alors contrôlée par l’Etat islamique. Une zone de sécurité a été mise en place autour de la ville pour empêcher toute nouvelle incursion des djihadistes.

La ville d'Alep, considérée comme la capitale économique du pays avant la guerre civile, a été complètement libérée en décembre 2016 par les forces d’Assad. Les historiens et archéologues y mènent actuellement des travaux visant à restaurer les sites historiques et culturels, notamment le Musée national, une ancienne bibliothèque et un aqueduc romain.

Il n’empêche, les recettes touristiques de la Syrie ont chuté de 94% depuis le début du conflit en mars 2011, ne générant, en moyenne, que 130 millions d’euros par an – bien loin des 2,3 milliards d’euros de recettes enregistrés en 2010.

 

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