Les Britanniques eurosceptiques n'ont pas fini de vanter les mérites du Brexit ... Dernière trouvaille en date : un musée de la souveraineté célébrant la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.
"Notre objectif est de rassembler une collection d'objets qui rappellera aux futures générations l'histoire de la lutte pour l'indépendance du Royaume-Uni". Voici ce que l'on peut lire sur le site du futur Museum of Brexit, un projet porté par des Britanniques partisans de la sortie de l'Union européenne.
Son fondateur et ancien porte-parole du parti europhobe UKIP, Gawain Towler, a expliqué à l'AFP que le musée serait créé dans "deux ou trois ans", éventuellement dans la ville de Lincoln, dans l'est de l'Angleterre, où 56% de la population avait voté pour le "leave".
Pour Towler, il s'agit d'une véritable mission à caractère scientifique et historique. Il explique avoir parlé à des chercheurs qui auraient constaté qu'il est beaucoup plus facile de mener des recherches quand on se positionne d'un point de vue pro-européen. Il souhaite donc créer une collection physique pour aider le grand public à comprendre le camp adverse, celui de "l'indépendance".
Déjà surnommé le "Brexit Wonderland" c'est-à-dire le pays merveilleux du Brexit, le musée devrait rassembler de nombreux objets tels que des bulletins de vote, des affiches de campagne mais également le fameux bus rouge pro-Brexit. Des centres de collecte d'objets seront ouverts dans tout le pays, leur emplacement est d'ores et déjà disponible sur cette carte.
Les mécènes europhobes seront déçus car pour l'instant, pas question d'effectuer des donations. Les fondateurs du musée préfèrent ne pas saboter les levées de fonds des groupes eurosceptiques, selon eux dans la dernière ligne droite de "la bataille pour le Brexit".
Les créateurs du projet veulent honorer la mémoire de celles et ceux qui se sont battus contre l'intégration du Royaume-Uni dans la Communauté européenne en 1973. Ils souhaiteraient que leur musée tienne jusqu'en 2073, année de ce centenaire.
Le musée exposerait également de la documentation provenant de la campagne pour le maintien dans l'Union Européenne pour montrer la "propagande" européenne,comme l'explique Gawain Towler. Mais les pro européens ne seront pas invités à participer au projet. "C'est une affaire sérieuse. C'est notre histoire. Il s'agit d'un des moments fondateurs de notre histoire constitutionnelle", a-t-il affirmé.
Une initiative qui n'inquiète pas vraiment les pro-européens. James McGrory qui est à la tête d'un parti anti-Brexit a plaisanté sur cette initiative en suggérant d'exposer Nigel Farage, l'ancien leader de UKIP, au musée : "Il est la relique à lui tout seul d'une époque révolue".
Alice Bouleau et Blanche Vathonne avec Loïc de La Mornais