Après le mouvement #MeToo, symbole de la lutte contre le harcèlement sexuel, voici #PayMeToo, une campagne lancée par un groupe de femmes députées britanniques pour lutter contre les inégalités salariales. 

14% : c'est l'écart moyen de rémunération entre un homme et une femme dans le secteur public en Angleterre et c'est le cas dans 9 entreprises sur 10. 

Une disparité importante que la travailliste Stella Creasy a décidé de mettre en lumière. Soutenue par d'autres femmes députées de tous les partis politiques, elle a lancé la campagne #PayMeToo sur un site internet. Elle incite les femmes employées à se battre auprès de leurs patrons pour toucher le même salaire que leurs collègues masculins.

Le but de la campagne #PayMeToo est simple : encourager les femmes à discuter avec les organisations syndicales ou encore à créer des réseaux féminins. 

Les députées ont également lancé une grande enquête sur leur site qui, selon elles, «aidera à informer notre travail sur l'écart de rémunération entre les sexes et la lutte pour l'égalité en Grande-Bretagne». Les femmes employées peuvent également accéder à des informations importantes sur l'écart salarial dans leur propre entreprise.

Cette campagne n'a pas été lancée au hasard... Stella Creasy a choisi de lancer son mouvement 2 jours avant la date limite imposée par le gouvernement aux entreprises privées pour signaler d'éventuels écarts de rémunération. 

Si ces sociétés refusent de communiquer ces chiffres, elles devront payer de lourdes amendes à la Commission pour l'égalité et les droits de l'homme.

Stella Creasy a déclaré au journal The Guardian: "Si nous sommes sérieux au sujet de la lutte contre l'écart salarial entre les hommes et les femmes, nous devons faire plus que publier des données - nous devons montrer que nous surveillons ce qu'il se passe ensuite." 

"Chaque femme a sa propre histoire de discrimination salariale, y compris moi. Maintenant, elles ont besoin de savoir qu'elles ont des députés prêts à les écouter et à agir."

24 heures après son lancement, le mouvement #PayMeToo n'a pas fait que des heureux, il s'est aussi attiré les foudres de détracteurs comme David Vance qui a tweeté : "La campagne #PayMeToo n'est qu'une discrimination active CONTRE les hommes qui décident de ne PAS faire de pauses dans leur carrière"

#PayMeToo campaign is all about active discrimination AGAINST men who choose NOT to take career breaks. https://t.co/2Iyhs0YeMj

— David Vance (@DVATW) April 2, 2018

Blanche Vathonne avec Sophie Rodier