En Grande-Bretagne, un projet gouvernemental propose d'exposer publiquement les noms des médecins qui n'ont pas détecté à temps les cancers de leurs patients.
Le Secrétaire d'Etat à la santé Jeremy Hunt souhaite rendre publics les noms des médecins qui n'ont pas réussi à diagnostiquer assez tôt les cancers chez les malades, retardant ainsi la prescription de scanners qui peuvent se révéler salvateurs. Dans l'opposition, le parti travailliste qualifie l'idée d'"extrême" et accuse Jeremy Hunt d'attaquer sans fondement les docteurs. Cette mesure est envisagée dans l'optique de rendre le National Health Service britannique, l'équivalent de la Sécurité sociale, plus transparent.
Mais de toutes parts, l'idée est critiquée : le Royal College of General Praticians, le corps professionnel des généralistes, parle d'un système radical, qui risque de déboucher sur un envoi systématique par les généralistes de tous leurs patients vers des spécialistes, et ainsi, voir affluer des personnes en bonne santé dans les hôpitaux.
Trois visites chez le généraliste
D'après un sondage réalisé par le National Health Service l'année dernière, un quart des personnes à qui un cancer a été diagnostiqué ont vu leur médecin généraliste au moins trois fois avant d'être envoyé chez un spécialiste. "On a besoin de faire vraiment mieux, a expliqué Jeremy Hunt au Daily Mail. Les niveaux de diagnostics des cancers dans le pays varient de manière significative et nous devons faire beaucoup plus pour les améliorer." Il ajoute : "Je veux que la Grande-Bretagne soit parmi les pays où le plus de personnes survivent au cancer, et le fait que les diagnostics soient réalisés rapidement joue un rôle crucial pour atteindre cet objectif." Sur Internet, les témoignages de patients dont les diagnostics de cancer ont tardé se multiplient. Aucune échéance concernant la mise en place de cette réforme n'est pour le moment annoncée.
Céline Schoen avec Loïc de la Mornais