Un bus rouge qui parcourt les routes du Royaume-Uni ça ne vous rappelle rien? Souvenez-vous, un bus pro-Brexit avait sillonné les routes d'Angleterre pour militer en faveur de la sortie de l'Union Européenne. Il est de retour mais cette fois-ci, c'est le camp adverse qui s'y met avec à son bord, des militants anglais de tous penchants politiques. Leur objectif est clair : convaincre leurs concitoyens de l’impact négatif du Brexit sur l’économie.
Voilà un bus qui ne devrait pas passer inaperçu... « Le Brexit va nous coûter 2000 millions de livres sterling par semaine », c'est le slogan que l'on peut lire sur ce bus rouge très particulier qui a quitté Westminster le 21 février. Cette phrase fait référence aux pro-Brexit qui, pendant la campagne, promettaient que sortir de l’Union Européenne permettrait au Royaume-Uni d’économiser 350 millions de livres par semaine, somme qui devait être reversée au service de santé public britannique, le NHS. C'est ce qu'ils avaient choisi d'afficher sur leur bus pro-Brexit.
Pour avancer ce chiffre astronomique de 2000 millions de livres, les militants se sont fondés sur une étude du gouvernement à propos de l’impact du Brexit sur l‘économie, qui a récemment fuité dans la presse britannique. Et les résultats ne sont pas encourageants car même avec un accord commercial favorable pour le Royaume-Uni, la croissance du PIB serait réduite de 5% dans les 15 prochaines années.
Financée par plus de 600 donateurs, la campagne a récolté près de 16 000 livres, qui permettront au bus de parcourir l'ensemble du pays pendant huit jours.
Ces bus anti-Brexit ne sont pas un cas isolé. Depuis quelques semaines, un nouveau parti politique se développe au Royaume-Uni. Nommé "Renew", il se calque sur le modèle de La République En Marche, avec des membres issus de la société civile. Best of Britain, un lobby pro européen financé par le millionnaire américain George Soros, a également mis en place une campagne d’affichage et de messages ciblés sur les réseaux sociaux qui encourage le maintien dans l’union douanière.
Ironiquement, le bus est resté bloqué à Londres au tout début de son parcours, d'abord à cause des embouteillages puis à cause d'une rue trop étroite. Un départ moqué par la presse britannique qui y voit un mauvais présage...
Blanche Vathonne avec Loïc de La Mornais