Dans le classement des économies mondiales, l'Inde vient de décrocher la 6ème place, ravissant celle du Royaume-Uni, relégué désormais au 7ème rang. Un coup dur pour les Britanniques qui traversent une nouvelle crise politique et économique : leur ambassadeur chargé des négociations avec l'Union Européenne vient de déposer sa démission. Dans une lettre cinglante, il pointe du doigt la gestion confuse du Brexit de son gouvernement.

Le changement aurait du avoir lieu en 2020. Mais selon un rapport du magazine Forbes, le vote du Brexit suivi de la chute de la livre sterling ont précipité le cours des évènements. L'économie britannique tourne au ralenti, et l’Inde connaît une croissance très rapide depuis ces 25 dernières années. L'Inde prend ainsi la place du Royaume-Uni dans le classement des économies mondiales par PIB.

L'ancienne colonie britannique a accueilli cette nouvelle symbolique avec fierté : de récentes prévisions indiquent que son PIB devrait augmenter de 7.6% en 2017 tandis que le Royaume-Uni afficherait une croissance de 1.1%.

Quelques mois auparavant, c’était la France qui détrônait le Royaume-Uni de la cinquième place du classement, derrière les Etats-Unis, la Chine, le Japon et l’Allemagne.

Flou économique

L'avenir de l'économie britannique reste incertain tant que le pays ne conclut pas d'accord de sortie de l'Union Européenne. Les négociations débuteront, selon la Première ministre Theresa May, fin mars 2017, avec l'invocation de l'article 50.

Alors qu'il aurait dû être au coeur des échanges, l'ambassadeur britannique auprès de l'Union Européenne, Sir Ivan Rogers, a démissionné mardi.

Dans une lettre adressée à ses collègues de bureau et publiée par les médias britanniques, le diplomate explique : "mes opinions personnelles restent inchangées. On ne sait toujours pas quels seront les objectifs du gouvernement quant aux relations entre le Royaume-Uni et l'UE après le Brexit.

Il faudra attendre plus tard dans l'année pour en savoir plus sur la forme que prendra l'UE et les protagonistes politiques qui négocieront avec le Royaume-Uni."

L'ambassadeur conclut sur une note inhabituelle de la part d'un haut fonctionnaire, et poignante pour son gouvernement.

"J'espère que vous continuerez à contrer les arguments infondés et les raisonnements confus et que vous n'aurez jamais peur de dire la vérité à ceux qui sont au pouvoir.

J'espère que vous vous soutiendrez dans ces moments difficiles, lorsque vous devrez rapporter des messages désagréables à ceux qui devront les entendre."

Un mois plus tôt, Sir Rogers avait déclaré aux ministres de Theresa May, en privé, que le processus de sortie de l'UE pouvait prendre une décennie... ce qui n'a pas plu au gouvernement. A quelques semaines des négociations, il sera remplacé par un diplomate pro-Brexit et jugé plus optimiste sur l'issue de cette crise.

Les discussions entre les pays membres dureront deux ans avant que le Royaume-Uni soit officiellement sorti de l'UE. Alors que tout le monde s'interroge sur le plan de sortie de Mme May, elles risquent de plonger l'économie britannique dans une nouvelle phase d'incertitude.

Laure Van Ruymbeke avec Loïc De La Mornais