Jeremy Corbyn, ex-espion des Soviétiques ?

Du grain à moudre pour les tabloïds

Jeremy Corbyn, informateur à la solde des Soviétiques ? C'est en tout cas ce dont l'accuse The Sun (tabloïd anglais le plus vendu au monde). Ayant mis la main sur des documents secrets provenant de Prague, il révèle que l'actuel chef de la gauche au Royaume-Uni aurait été dans la ligne de mire des services secrets soviétiques.

Les documents indiquent que Corbyn aurait rencontré à trois reprises au moins, en 1986 et 1987, un agent secret tchèque. Il lui aurait notamment transmis des informations concernant l'arrestation d'un Allemand de l'est. Les document suggèrent que l'élu était "positif" à l'égard du bloc soviétique et qu'il supportait les initiatives de paix de l'ancienne URSS. Le considérant comme un informateur potentiel, les services secrets soviétiques l'ont fiché, avec une étude de son caractère, et lui auraient même donné un nom de code : COB.

Une du Sun

Une du Sun

De "ridicules calomnies" pour le parti travailliste.

Pour la presse à sensations, cet épisode met en lumière une supposée grande naïveté de l'élu qui aspire à gouverner le pays et qui n'aurait pas été capable à l'époque de voir qu'on pouvait se servir de lui. Les tabloïds anglais se lâchent : "l'idiot utile", "fanatique de la gauche dure" (Le Daily Mail).

Les conservateurs critiquent eux aussi le manque de suspicion de Jeremy Corbyn et un comportement qui aurait pu être dangereux, même s'il ne semble pas que l'élu ait jamais divulgué d'informations importantes. Le secrétaire d'Etat à la Défense Gavin Williamson lui-même a déclaré, à la suite de ces révélations, que cela montrait qu'on ne "pouvait pas lui faire confiance". Ce à quoi le parti de Jeremy Corbyn a répondu que le ministre devrait "se concentrer sur son travail" plutôt que de donner du crédit à "des calomnies fausses et ridicules"Ils nient catégoriquement ces accusations. Jeremy Corbyn n'aurait jamais rencontré d'agent secret mais était, selon lui, simplement en contact avec un diplomate tchèque.

 

Joséphine Kloeckner avec Hakim Abdelkhalek et Loïc De la Mornais