Elle se présentait comme une femme "sacrément difficile", porteuse de "force et stabilité", Theresa May change désormais sa stratégie et touche à la corde sensible. Lors d'une interview à la radio sur BBC 5 Live, elle admet ne pas avoir osé suivre la soirée électorale du 8 juin dernier par superstition et concède même avoir versé une petite larme. Il faut dire que le camouflet fut sévère pour la Première Ministre qui espérait consolider son assise sur le parlement et a perdu sa majorité absolue.
"C'est mon mari qui est venu me dire les résultats, j'étais choquée, a t-elle expliqué. Il m'a prise dans ses bras et j'ai mis quelques minutes à réaliser ce qu'il se passait". La cheffe des Tories ne s'attendait pas à une telle déconvenue et avoue s'être trouvée "dévastée" par son échec, au point de verser "une petite larme". Lors de son arrivée au QG des Conservateurs, elle a été accueillie par "un silence de pierre" et fut bouleversée de voir nombre de ses collègues perdre leurs sièges.
Pour autant, elle reconnait avoir eu des retours assez négatifs durant la campagne. Il faut dire que son implication précédent le scrutin fut minime comparée à celle de son concurrent, Jeremy Corbyn. Elle avait notamment refusé de débattre avec lui à la télévision et avait envoyé à sa place Amber Rudd, sa ministre de l'Intérieur.
Theresa May, qui avait expliqué avoir voulu devenir député dès ses douze ans, n'entend cependant pas se mettre en retrait et explique s'être sentie responsable de porter un gouvernement pour le pays. Après avoir perdu 22 sièges aux Communes, son parti a dû s'allier aux nord-irlandais unionistes du DUP.
Laura Kalmus et Maxence Peigné, avec Loïc de La Mornais