Dans l'excitation de sa victoire à l'élection présidentielle, il semblerait qu'Emmanuel Macron ait oublié de prêter attention aux caméras braquées sur lui à quelques minutes de son premier discours. C'est ainsi qu'une chaîne de télévision britannique a pu filmer ce que le nouveau président pensait garder pour lui. Une inattention qui en rappelle d'autres, en France comme au Royaume-Uni.
C'est une séquence indiscrète qu'il aurait sûrement préféré éviter. Il est 21 heures au QG d'En Marche ! quand Emmanuel Macron s'apprête à prendre solennellement la parole après l'annonce de sa victoire. Alors que le nouveau président élu reçoit ses dernières retouches maquillage et répète son discours face au prompteur, persuadé de se trouver dans la plus grande intimité, la scène est diffusée en direct sur la chaîne britannique Sky News.
"Si je passe en ce moment sur toutes les chaînes en disant ça, j'aurais l'air intelligent", ironise Emmanuel Macron, avant d'apprendre que la scène n'a effectivement pas échappé aux caméras de télévision et de prendre immédiatement un air sérieux.
La presse britannique a non seulement noté le comique de la scène mais aussi apporté son grain de sel dans ce cocktail présidentiel. The Times y consacre quelques lignes de son numéro du 8 mai : "La nouvelle solennité a été quelque peu entachée lorsque la télévision l'a montré entrain de se faire maquiller, ignorant qu'il était déjà en direct".
Ce n'est pas la première fois qu'une prise de parole officielle est ridiculisée par mégarde. Le soir du second tour des élections législatives de 1981, Jacques Chirac est en direct sur Antenne 2 pour commenter les résultats...mais ne le sait pas. Assis derrière son bureau, l'ancien maire de Paris qui essuie tranquillement ses lunettes s'impatiente et lâche "Alors qu'est-ce qu'ils ont la deux, il faut faire chauffer l'appareil ou quoi ?".
Mais en terme de gaffes, les dirigeants britanniques n'ont rien à envier à leurs homologues français. L'ancien Premier ministre David Cameron n'échappe pas à la règle et oublie trop souvent la présence des caméras. En mai 2016, il a été filmé alors qu'il évoquait de façon peu élogieuse le Nigéria et l'Afghanistan, "deux des pays les plus corrompus au monde" au milieu d'une conversation avec la reine Elisabeth et l'archevêque de Canterbury. Malaise ...
Deux mois plus tard, alors que les Britanniques ont majoritairement voté pour la sortie de l'Union européenne au référendum du 23 juin 2016, David Cameron prononce son discours de passation de pouvoir au 10 Downing Street. Seul hic, quand celui-ci tourne le dos aux caméras au terme de son intervention, il semble oublier que son micro est toujours allumé et pousse la chansonnette pendant quelques secondes. Une simple inattention de sa part, ou une volonté assumée de partager sa joie de quitter le marasme politique ?
Sophie Chevallereau avec Martine Laroche-Joubert