L’année dernière, il menait avec conviction la campagne pro-Brexit, qui s’était conclue par le vote du Brexit le 23 juin. Désormais, l’ancien leader du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) assure qu’il « partirait vivre à l’étranger » si le divorce entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni tournait à la catastrophe pour son pays. S’il l’a annoncé de manière autant décomplexée, c’est en partie parce qu’il est certain que ce divorce sera une réussite.
A la tête d’UKIP pendant dix ans (2006 – 2016), Nigel Farage a été un acteur clé de la victoire du Leave en juin dernier. Satisfait par le résultat, il avait alors démissionné de son poste pour devenir par la suite animateur de radio sur la station britannique LBC.
Lundi, un auditeur de son émission hebdomadaire, qui avait voté contre le Brexit, l’a questionné sur l’attitude qu’il adopterait si le désastre économique prévu par certains experts d’ici deux à trois ans s’avère vrai.
Il a alors expliqué qu’il ne comptait pas quitter la politique (il est actuellement encore député européen) ou encore s’excuser. « Si le Brexit est un désastre, je partirai vivre à l’étranger, je partirai vivre ailleurs », a-t-il répondu.
Mais ce n'est pas la première fois qu'il suscite la consternation. En effet, le jour même des résultats du référendum, il avait admis que le slogan de la campagne du Leave « était une erreur ». Il déclarait alors ne pas pouvoir garantir le reversement des 350 millions de livres (versés jusqu'à présent à l'Union Européenne) au NHS, le système de santé publique britannique. C'était pourtant la principale promesse de campagne en faveur de la sortie du pays de l'Union.
Cette nouvelle annonce au goût amer pour les partisans du Remain a donc fait réagir les internautes sur les réseaux sociaux.
Mais Monsieur Farage, également connu pour son ironie et ses provocations, a poursuivi sa déclaration en affirmant que pour lui, « ce ne sera pas un désastre. » Certain d’un avenir meilleur pour le Royaume-Uni, il estimait probablement ne pas prendre beaucoup de risque en annonçant cela…
Pour lui, le Royaume-Uni vient « juste de réussir à se faire évacuer du Titanic sur un canot de sauvetage. »
Theresa May, quant à elle, vient de déclencher ce mercredi 29 mars l’article 50 du Traité de Rome, qui permet d’entamer les deux ans de négociations du divorce entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne. Une « évacuation » qui a donc débuté officiellement hier…
Marine Clerc avec Loïc De la Mornais