Sadiq Khan : « Toutes les capitales européennes souffriraient d'un Brexit ‘dur’ »

Sadiq Khan (BT.com)

Le Maire londonien, Sadiq Khan, s'apprête à se rendre dans cinq villes européennes - Paris, Madrid, Bruxelles, Berlin, Varsovie - en mars 2017 pour promouvoir le renforcement des liens culturels et économiques entre elles et Londres. Interviewé par le Bureau de Londres et d'autres médias européens lors d'une table ronde, il explique être persuadé que si les entreprises londoniennes doivent déménager, elles ne resteront pas en Europe mais choisiront des destinations comme Hong-Kong, Singapour ou New-York. Pour lui, les capitales européennes doivent donc être des partenaires plutôt que des concurrentes.

S’il ne remet pas en cause la démarche des délégations des pays européens, qui viennent à Londres pour promouvoir l’attractivité de leur capitale, comme ce fut le cas de la délégation parisienne menée par Valérie Pécresse en début de semaine, il insiste sur le fait que Londres et l'Angleterre ne seraient pas les seules perdantes d'un Brexit 'dur'. Chacune des capitales européennes seraient affectées et c'est pour cela qu'il est important de renforcer leurs liens selon lui.

« Il est plus important que jamais de maintenir les liens entre les villes européennes. Nous devons collaborer, être des partenaires et non pas des concurrents », a-t-il assuré.

Londonisopen-listCes visites auront pour but de transmettre un message clair, à savoir que « London is open ». Son objectif est ainsi de convaincre les entreprises que, malgré le Brexit, la capitale britannique reste ouverte aux investisseurs, aux développements, mais aussi aux étudiants du monde entier, et au tourisme. Pour lui, Londres est « l’unique ville financière mondiale », qui offre tous les atouts nécessaires, dont les infrastructures, permettant « d’attirer les talents du monde entier. »

Ceci l’amène à la conclusion que Londres doit pouvoir conserver l'accès au marché unique, même si Theresa May décide d’en sortir, rappelant que la région londonienne a voté lors du référendum de juin dernier à 60% contre le Brexit.

« La Première Ministre a reconnu que nous avions le droit de faire entendre nos demandes sur la table des négociations », a-t-il déclaré.

Et d'ajouter : « Il est inconcevable que près d'un million de Londoniens d'origine étrangère puissent perdre leurs droits. Nous parlons de 185 000 Polonais, 95 000 Français, 60 000 Espagnols, 50 000 Allemands...  »

Sadiq Khan réagit donc en même temps que l'approbation majoritaire mercredi dernier par les députés de la Chambres des Communes du projet de loi sur le déclenchement par Theresa May de l'article 50 du Traité sur l'Union Européenne, qui permettra d'entamer les négociations entre l'Union Européenne et le Royaume-Uni. Par cette campagne de promotion, il marque donc sa volonté de pérenniser la forte attractivité de Londres, et envoie par la même occasion un message à Theresa May...

Marine Clerc avec Loïc De la Mornais