Un hologramme miniature de Jane Austen, considérée comme l'écrivain préférée des Britanniques, figure sur quatre billets de cinq livres actuellement en circulation au Royaume-Uni. Selon le graveur Graham Short, ils pourraient avoir une valeur de 50 000 livres.
Ils rappellent les "golden tickets" de Willy Wonka, le patron de Charlie et la chocolaterie. Et pour cause, les quatre billets featuring Jane Austen valent de l'or. Leur créateur, Graham Short, indique que les prix peuvent monter jusqu'à 50 000 livres. L'artiste a travaillé durant deux semaines sur chacun de ces billets, avant de les réintégrer discrètement dans la circulation : un premier dans un café en Ecosse, un deuxième dans un pub en Irlande du Nord, puis un autre dans un café des Midlands (centre de l'Angleterre) et enfin, le dernier dans les Galles du Sud.
Alors que les nouveaux billets en plastique de cinq livres font l'objet d'une controverse, il n'a pas été difficile pour Graham Short d'obtenir une autorisation. "Je n'aurai pas commencé cela sans contacter la banque d'Angleterre. En fait, ils étaient plutôt détendus. Je leur ai parlé plusieurs fois et pour le moment, ils sont plus concernés par les produits animaliers dans les billets que par mes gravures", a-t-il dit à Sky News.
Pourquoi Jane Austen ? "Elle avait une passion pour la révérence et le ridicule, et je pense qu'elle aurait adoré cette idée", a expliqué l'artiste. Mais surtout, le Royaume-Uni fêtera les 200 ans de sa mort en 2017 et pour l'occasion, la banque d'Angleterre a déjà indiqué qu'elle figurerait sur les futurs billets de dix livres. L'auteur d' "Orgueil et préjugés" remplacera ainsi Charles Darwin dès l'année prochaine. Depuis 1970, des personnalités britanniques peuvent être dessinées sur les billets de banque, au verso de la reine Elisabeth II.
En plus d'y glisser un portrait miniature de l'écrivain préférée des Britanniques, Graham Short a intégré sur ces quatre billets quelques unes de ses citations, qui ne peuvent être vues qu'avec une certaine lumière. C'est une spécialité de la maison. Dans son studio à Birmingham, le graveur de 70 ans réalise depuis des années des œuvres qui ne sont visibles qu'à partir d'un microscope. Il est connu dans le monde du "micro-art" pour être l'un des derniers à travailler à la main. Parmi ses travaux les plus reconnus, la prière du "Notre Père" gravée entièrement sur la tête d'un clou. Il a également écrit "nothing is impossible" sur la tranche coupante d'un rasoir.
Laure Van Ruymbeke avec Loïc De La Mornais