Boris Johnson a encore retourné sa veste. Le ministre des Affaires étrangères britannique aurait, en privé, confié à quatre ambassadeurs qu'il soutenait personnellement la libre circulation des citoyens européens et l'ouverture des frontières, et ce, malgré la position du gouvernement en faveur d'un "Brexit dur" rapporte Sky News.
Un ambassadeur a déclaré : "Boris Johnson nous a dit qu'il était personnellement en faveur de la libre circulation des personnes." Un autre est allé plus loin en affirmant que le ministre était encore plus ouvert : "Il a dit qu'il était personnellement en faveur de la libre circulation, car cela correspondait à ses convictions. Mais selon lui, ce n'est pas la politique du gouvernement." Un troisième ambassadeur a corroboré ces déclarations. Selon lui, Boris Johnson aurait été "choqué" par la politique chaotique du gouvernement. "Boris Johnson nous a ouvertement affirmé qu'il était en faveur de la libre circulation", a-t-il encore ajouté.
Un porte-parole du ministère a répondu : "Boris a dit plusieurs fois qu'il était pro-immigration mais qu'il voulait reprendre le contrôle sur les quotas. Il n'a jamais rien dit de tel et je demande à quiconque de prouver qu'il a dit ça."
L'ancien vice-Premier ministre Nick Clegg a accusé Boris Johnson de "prendre les électeurs pour des idiots" si ces déclarations sont vérifiées. "Il n'a jamais cru au message porté par le Brexit et est en faveur de la libre circulation", a-t-il déclaré. Le député conservateur Michael Gove, qui avait soutenu Boris Johnson lors de sa campagne pour quitter l'union européenne a quant à lui défendu l'ancien maire de Londres dans un tweet :
Briefing against @BorisJohnson from some renegade EU sources is counter/productive - he is pro managed migration - the only sensible course
— Michael Gove (@michaelgove) November 30, 2016
"Les informations contre Boris Johnson issues de sources européennes sont contre productives. Il est en faveur d'une émigration contrôlée, la seule solution possible."
Il y a deux semaines, le ministre avait été cité dans le journal Tchèque Hospodárské Noviny en disant que c'était un mythe total, "un non-sens", de dire que la liberté de circulation constitue un des piliers de l'UE. "Cela n'a jamais été un des principes fondateurs de l'UE."
Un cinquième ambassadeur a été prié de confirmer les déclarations de ses collègues mais pour sa part, il n'aurait pas entendu ces mots sortir de la bouche du ministre britannique. "Il n'a aucune crédibilité auprès des ambassadeurs. Ils se fichent tous de ce qu'il raconte", a-t-il tranché.